▷ Etant la seule fille de la famille, je pense pouvoir affirmer que je suis parfois un garçon manqué. Je n'ai pas peur de dire la vérité même si cela doit blesser et on m'a déjà dit que j'avais un coeur de pierre. ▷ Même si je ne suis qu'une fille, il ne faut pas me chercher. Si l'on me cherche, l'on me trouve. Et une Melitta en colère n'est pas belle à voir. ▷ Je n'ai jamais eu de petit ami. Jamais. Cela signifie que je n'ai jamais embrassé ou même fait l'amour. Mais est-ce vraiment mal ? Je ne suis pas une prostituée non plus. ▷ Je ne me suis jamais remise de la mort de mon frère. Je prétend souvent le contraire mais les apparences sont trompeuses. Mon coeur saigne et la plaie ne sera jamais refermée entièrement. ▷ Je mène ma propre enquête afin de retrouver l'homme qui a assassiné mon frère. Je n'ai mis personne au courant et je suppose que des mauvaises choses pourraient m'arriver si j'en découvre trop mais tel est le prix à payer. ▷ Je n'ai peur de rien. Enfin presque. J'ai deux faiblesses. Les étendues d'eau que je ne peux approcher sans avoir de visions horribles de moi en train de me noyer & les serpents. Ces bêtes monstrueuses, rampantes et froides. ▷ J'aimerais voyager. Quitter cette ville sans grande importance et faire le tour du monde. Mais je sais bien que cela est impossible. Je suis coincée là et je n'en partirai pas. ▷ Je ne crois pas en l'amour. Vous savez, le coup de foudre ou le véritable amour. Mes parents prouvent pourtant le contraire car ils se sont aimés dès le premier regard mais ce n'est pas pour moi. Je préfère être seule. ▷ Parlons de la solitude tiens. Je ne suis plus moi-même depuis ce maudit jour où mon frère a été retrouvé mort. Désormais, je suis froide et disante. & je pense surtout que si je clame haut et fort que l'amour n'est pas fait pour moi, il ne s'agit en réalité que d'une excuse visant à éloigner toutes les personnes que je pourrais aimer bien trop fort et voir partir trop tôt. ▷ J'ai pour habitude de ne jamais me plaindre. A quoi bon ? Ce qui est fait est fait malheureusement. Alors je mens comme je respire pour cacher qui je suis réellement.

▷ prénom/pseudo : Chloé plus connue sous le pseudo Liquorice wand. ▷ âge : 23 printemps. ▷ t'habites où ? J'habite en France. ▷ comment as-tu découvert le forum ? Je me suis connectée à bazzart & pouf ! ▷ ce que tu en penses : Mon Dieu, il est vraiment affreux. C'est pour cette raison que j'ai décidé de venir, héhé. ▷ présence : 6 sur 10. ▷ un dernier mot ? Ce soir c'est la fête, on va manger un steak !

▷L'homme tambourinait à la porte avec violence en espérant une réponse. Il avait sans doute réveillé toutes les maisonnées aux alentours. Mais il n'avait pas le temps de penser à cela. Il semblait stressé et il y avait de quoi. Sa femme venait de perdre les eaux et le travail avait commencé. Lorsque c'était arrivé, il était resté immobile pendant trente bonnes secondes ne sachant que faire. Ils n'auraient pas dû refuser ce lit à l'hôpital. Mais Aliénor était la belle-soeur d'un médecin. Ce dernier avait accepté de la faire accoucher à la maison car il en avait toujours été ainsi. Il faut dire que lorsque la jeune femme avait une idée en tête, on ne pouvait plus la lui enlever. Jamais elle ne donnerait naissance à un bébé ailleurs que chez elle. Ce qu'elle pouvait être têtue parfois ! Alors que le pauvre Ingebald était perdu dans ses pensées, sa douce lui avait saisi le bras et lui avait demandé d'aller chercher le médecin qui vivait à environ dix minutes de chez eux. Toutefois, il avait terriblement peur de la laisser. Si quelque chose tournait mal ? Si elle mourrait avant d'avoir eu le temps de mettre au monde son enfant ? Mais elle lui avait rappelé qu'ils avaient quatre fils prêts à aider si quelque chose n'allait pas. De toute manière, tous deux connaissaient les risques. Les accouchements ne se passaient pas toujours comme prévu et il fallait en accepter les conséquences. Mais ils avaient déjà quatre garçons qui pouvaient prouver que cette famille était protégée par une bonne étoile. Aliénor avait une chance de s'en sortir. Alors Ingebald avait couru aussi vite que possible. Il n'avait pas beaucoup de temps et il lui fallait être rapide. C'est pourquoi il s'était jeté sur la porte du médecin en arrivant. Ses coups furent accompagnés de cris et bientôt, une petite lumière illumina la maison devant laquelle il se trouvait. Le médecin encore endormi ouvrit la porte. « Aliénor … Elle a perdu les eaux … ». Posant ses mains sur ses genoux, l'homme reprit son souffle. « Laisse-moi deux minutes ». Il ne lui en fallu pas plus. Le médecin et sa femme, soeur de la future maman, sortirent et refermèrent la porte. Tous trois se mirent à courir en direction de la maison. Mais Ingebald connaissait la tradition. Il ne pouvait entrer dans sa demeure. Il devait attendre sur le pas de la porte que l'on vienne lui annoncer la bonne nouvelle. Ou la mauvaise d'ailleurs. Il déglutit. Le médecin posa une main sur l'épaule du maître des lieux et afficha un petit sourire. « Tout va bien se passer, ne t'inquiète donc pas ». Puis, il entra dans la maison et laissa Ingebald dehors. Ce dernier dû attendre des heures durant. Il pouvait parfois entendre les sanglots de sa femme, sans aucun doute exténuée. Son coeur se serrait un peu plus à chaque fois. Et puis, soudain, il entendit les pleurs d'un bébé. Il se leva. Sa belle-soeur ouvrit la porte. Elle affichait un sourire radieux. Elle se frottait les mains dans une serviette tachée de sang. « C'est une fille ! ». Non, impossible. Le couple n'avait toujours eu que des garçons. Ils ne s'attendaient plus à avoir une petite fille. Ingebald se rua à l'intérieur fou de bonheur. Il se dirigea vers la chambre à coucher, où avait eu lieu l'accouchement. Sa femme était encore allongée dans le lit et tenait un bébé enveloppé dans une serviette contre elle. Elle était trempée, ses cheveux collant sur son front mais elle se portait bien. Le père resplendissant sourit et se posa sur le lit aux côtés de sa femme. « Elle est magnifique ». Le bonheur. La joie. Les rires. Ingebald et Aliénor décidèrent de baptiser leur fille Melitta Rose Henderson. & vous vous en doutez tous, il s'agit de moi. Cette histoire est mienne.

▷Je hurlais si fort que je ne pouvais plus entendre le bruit alentour. J'avais également les paupières fermées afin d'être définitivement coupée du monde. Je me cramponnais à mon frère dont le coeur avait cessé de battre. J'avais encore trop de mal à me faire à cette idée. Bran avait quitté ce monde. Il n'était plus et je ne pouvais faire autrement que d'apprendre à vivre sans lui. Etait-ce toutefois possible ? Je n'en avais aucune idée. Il faisait partie de mon univers, de mon quotidien et comprendre que je ne le reverrai plus jamais était très douloureux. Mon coeur saignait et les larmes coulaient sur mes joues depuis que je m'étais précipitée sur son cadavre. Je vivais un cauchemar. Mais je savais très bien pourquoi il était mort. Je comprenais aujourd'hui qu'il avait risqué sa vie depuis maintenant trois années et que sa sécurité avait été menacée à la seconde même où il avait posé ses yeux sur celle qui partageait sa vie désormais. Serah était une Quartz. Elle était arrivée en ville par une belle matinée et avait rencontré mon frère presque aussitôt. Ils étaient tombés amoureux. Puis ils avaient pris la décision de s'unir. Ils attendaient un heureux évènement mais la mort de Bran avait fait voler en éclats ces rêves d'une vie meilleure. Comme cela était injuste. Je posai les yeux sur le corps ensanglanté de mon frère et soupirai. Mon père posa sa main sur mon épaule. Ma mère était rentrée chez nous car elle ne pouvait regarder plus longtemps cette scène abominable. Cette pauvre femme qui avait vu partir son fils. Je déglutis. « Melitta, il … Il faut y aller maintenant ». Je secouai la tête. Non, encore un petit peu. Il me fallait lui dire adieu. Je levai les yeux et croisai le regard de mon père. Il semblait ne pas réaliser. Comment le pouvait-il très sincèrement ? Mais je ne trouvais pas les mots pour lui dire à quel point je partageais sa peine. Seuls les sanglots sortaient de ma bouche. La peine. La souffrance. Rien de plus. Il comprit alors que je voulais être seule. Il fit signe aux gardes chargés de déplacer le corps du défunt de s'éloigner. Ils s'exécutèrent. Je caressai d'un geste machinal les cheveux de mon frère et me penchai vers lui pour lui murmurer quelques mots. « Tu n'avais pas le droit de partir, Bran. Peux-tu simplement imaginer la réaction de Serah ? ». Je pouvais entendre au loin deux autres de mes frères échanger à ce sujet. La jeune femme était introuvable. Avait-elle été torturée puis tuée elle aussi ? Je ne préférais pas y songer. « Tu aurais dû te battre ! Tu es égoïste Bran. Tu n'as pas pensé aux autres ». Mes propos n'avaient aucun sens. Mon frère n'avait pas choisi cette fin tragique. Il s'était très certainement battu car il ne faisait pas partie des personnes qui abandonnaient dès le premier instant. Mais tout cela n'avait servi à rien. Il était mort quand même. Il ne reviendrait jamais. « Il y a encore tellement de choses que j'aurais aimé que tu m'apprennes. Tu vas me manquer Bran. Tu me manqueras tous les jours. Sache que … », commençais-je. Mais ma voix se brisa. J'aurais pourtant aimé lui dire que je l'aimais. J'aurais aimé lui dire qu'il avait été mon mentor tout au long de ces années. Mais il le savait. Nous n'avions pas besoin de mots pour cela. Je posai délicatement sa tête contre le sol et embrassai une dernière fois sa joue. Puis je me levai et prononçai clairement un adieu avant de rejoindre mon père et mes frères. Je voulais partir loin et ne jamais revenir. Mais cela était impossible. Il m'avait fallu vivre avec pendant des jours. Ensuite des mois. & la première année s'écoula. Nous ne retrouvâmes pas la femme de Bran. Mais je décidai de ne plus y penser. Désormais serveuse dans une taverne, j'avais trouvé une façon de me changer les idées. A ma manière certes. Les projets que mes parents avaient eu pour moi ne s'étaient jamais réalisés. Tous deux avaient jugé que le mariage n'était pas ce qui pouvait me sauver. Personne ne le pouvait en réalité. C'est pour cette raison que je me devais d'avancer. Afin de tenter de reconstruire ma vie. Mais le passé finit toujours pas nous rattraper. Je me souviendrais toujours de la venue de cet homme à la taverne ; une personne que je n'avais jamais vu. Il s'était assis à une table et avait commandé un verre. Puis un second. Et ainsi de suite. Mais je remarquai au bout d'un moment que cet homme me fixait. Pensait-il reconnaître une ancienne connaissance ? Impossible. Son visage m'était inconnu. Intriguée, je me dirigeai vers lui avec la conviction que cela n'était pas une bonne idée. Mais il le fallait. « Y aurait-il un problème ? ». « Je vous demande pardon ? ». « Ne faites pas l'innocent. Vous n'avez eu de cesse de me regarder depuis votre arrivée ». « Sans aucun doute parce que vous êtes une femme séduisante ». Je laissai échapper un rire de mes lèvres. « Bien essayé. Maintenant, dites-moi la vérité avant que je n'appelle un homme de la taverne qui vous fera regretter votre venue ! ». Il se racla la gorge. « Si je vous dis que je sais qui a tué votre frère ? ». Je plaquai une main contre ma bouche. Personne ne parlait jamais de Bran. Mais il fallait toujours un première fois. N'est-ce pas ?