IVY ∞ Cause I can love you more than this.

siloë allivya pendar

You save me, when you leave it's gone again.

▷ nom : pendar, nom pas forcément répandu mais pas rare non plus ▷ prénom(s) : siloë allivya plus communément appelée "ivy" par les (nombreuses) personnes qui la connaissent. âge : vingt-quatre ans. ▷ date et lieu de naissance : trente juin dans une petite maison au sud du pays. ▷ classe sociale : cendre mais au sang pur, non entaché par celui des glauques, elle est très fière d'appartenir à la caste "pure" des jurilans. elle est cependant issue de la culture barbare par sa mère. ▷ emploi : soon. ▷ orientation sexuelle : hétérosexuelle, bien évidemment. ▷ situation familiale : un grand frère pas très bavard et des parents mariés. elle est célibataire mais c'est compliqué dit-on. ▷ traits de caractère : souriante, fausse, courageuse, impulsive, amicale, moqueuse, attachante, ironique, intelligente, susceptible, jalouse, possessive, provocatrice, infidèle, lâche, passionnée, bornée, dynamique, colérique, franche, ambitieuse, aguicheuse, impatiente, forte, autoritaire, uc. ▷ groupe : cendres. ▷ avatar : karen LAPLUSBELLEROUSSEDELATERRE gillan. ▷ crédits : (c) tumblr. & lovelybones

just a little bit more

▷ se ronge - malheureusement - les ongles dès qu'elle est nerveuse. sachez qu'elle est très nerveuse... ▷ est très douée en tir à l'arc, son père lui ayant appris à chasser lorsqu'elle était plus jeune. ▷ plus efficace en temps qu'éclaireuse, elle est agile et silencieuse. ▷ elle fait partie des pacificateurs, elle déteste les glauques depuis son enfance, surtout à cause de ses parents. ▷ elle a peur des chevaux. ▷ sa vie amoureuse a toujours été un désastre. depuis elle n'a plus aucune estime pour les hommes, elle se contente de les jeter une fois quelques heures passées avec eux. ▷ bon, il y a bien une personne qui hante ses rêves, mais elle est loin de se l'avouer. ▷ elle aime son statut de cendre, et n'est absolument pas jalouse des perles qui doivent toujours "bien" se conduire. ▷ elle côtoie d'ailleurs souvent les perles. ▷ parce qu'elle en rencontre énormément de monde tous les jours. ▷ elle ne se laissera pas faire par un être soi-disant supérieur à elle.

behind the screen

▷ prénom/pseudo : mel(issa), plus connue sous le pseudonyme de CRIPSOW.. ▷ âge : ca vous regarde peut être ? ▷ t'habites où ? au pays des licornes. ▷ comment as-tu découvert le forum ? en fait, j'étais assise dessus et quand je me suis levée de ma chaise, j'ai ouvert de grands yeux et me suis exclamée "Oh ! Un forum !". ▷ ce que tu en penses : il est beau le matou ▷ présence : sept sur sept pour la connexion, trois sur sept pour le rp sauf vacances. ▷ un dernier mot ? OOOOOOOH BABY BABY IT'S A WILD WOOOORLD ♪.

prologue

souviens-toi que le temps est un joueur avide

▷ Qui sait quand Ivy est née ? Personne. Ni elle, ni sa mère, encore moins son père ou son frère. C'était un jour de printemps, très tôt dans l'année, très tard dans la nuit. Les éclairs zébraient le ciel, présage certain de la direction sombre qu'allait prendre la vie de la petite fille. ▷ Ses parents l'appelèrent Allivya, un prénom à consonance non définie, juste des lettres mises bout à bout par le patriarche, poète dans l'âme. Aucune jalousie de la part de son grand frère, elle grandit dans la joie et la bonne humeur, ne manquant de rien mais ne roulant pas sur l'or non plus. Sa vie commençait plutôt bien, en fin de compte. ▷ C'est à l'âge de six ans que son père l'emmena pour la première fois dans les bois qui bordaient leur petite maison. C'est à cette époque qu'elle commença la chasse, apprenant à tirer à l'arc alors que son frère maniait la lance avec brio. ▷ Après son huitième anniversaire, Ivy part avec sa petite famille vers AnKnor, la plus grande ville de la région. Ils installeront une petite épicerie au beau milieu de la ville cendre, caste à laquelle qu'ils appartenaient à présent. Vendant les biens ramenés par le père et le fils de la chasse, la mère et la fille furent bien vite reconnues comme étant de très bonnes commerçantes, connues de tous, cendres comme perles venues faire une petite escapade chez leurs inférieurs. ▷ Alors que leur échoppe marche de mieux en mieux, les bêtes chassées par les deux hommes commencent à manquer et durant les jours d'influence, ils emploient d'autres personnes afin de remplacer Ivy qui part à la chasse en leur compagnie. ▷ Elle est donc une très bonne archère, silencieuse et indomptable. Cette dernière caractéristique surtout due au fait qu'elle eut été entourée d'hommes durant ses longues parties de chasse en liberté. ▷ Ivy n'a jamais eu énormément d'amis de son âge, préférant la compagnie des adultes. Elle a toujours été élevée "à la dure", soit elle suivait, soit elle mourrait. Ainsi ne rechignait-elle jamais à la tâche, aussi dure soit-elle.

chapter one

Respire avant qu'ils ne t'étouffent avec leurs préjugés.

La pluie était battante ce jour-là. Quel jour était-ce ? Ivy ne s’en rappelle pas, quel qu’il fut, il était clair qu’il était d’une importance capitale pour la suite de son existence. Cette journée commença banalement, Ivy devait avoir douze ans, peut être treize, quatorze tout au plus. Assise derrière un étalage plutôt fructueux de gouses ramenés par Lukaël et leur père le matin même. Ils avaient commencé à chasser ces bêtes bien avant qu’ils ne déménagent en ville, ce qui faisait d’eux des tueurs redoutables, habitués à poursuivre les bêtes avant même que les Aspirants n’en aient même eu l’idée. Son grand-père, son arrière grand père et leurs parents avant eux chassaient déjà dans tous les endroits possibles et imaginables sur terre. Les talents d’archer ou de combattant coulaient dans les veines de la famille Pendar, issue d’une vieille famille de barbares de l’Ouest.

« Bonjour. » Juste le pire engagement qui puisse exister, même si elle était tout à fait consciente que tous les clients l’accostaient plus ou moins de la même manière, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une pointe de déception en relevant les yeux. Le jeune homme qui se tenait là aurait pu faire tellement mieux qu’une simple salutation… Ivy finit par lui sourire après quelques minutes de blanc total. « Bonjour. Que puis-je pour vous ? » La question n’était pas forcément très intelligente, la réponse étant évidente : les gens qui venaient chez les Pendar venaient généralement s’approvisionner en viande. Mais c’était le travail des cendres… Pourtant cet homme ne semblait pas avoir plus de seize ans, dix-sept tout au plus et semblait être maniéré. Pas forcément prétentieux, il avait juste un maintien que n’avaient pas les cendres en général. « Oh, je ne sais pas trop. SI vous avez une idée… » C’est ainsi qu’Ivy rencontra Ellyrion. Elle ne savait ni son prénom ni son âge, ni même ses origines, elle se contenta de lui tendre une bête enveloppée dans un torchon, frôlant à peine ses doigts.

Malgré une approche chaotique du point de vue du jeune homme qui semblait trainer relativement souvent dans les ruelles de la ville cendre, menton relevé, épaules rejetées en arrière avec un air détestablement suffisant sur le visage, son attention avait été attirée par cette jeune femme aux cheveux de feu, couleur si rare dans les rues d’AnKnor. Les blonds et, à présent, les bruns, se côtoyaient souvent dans les ruelles mais les roux restaient des créatures rares. C’est donc deux jours plus tard qu’il revint à l’attaque, un sourire charmeur accroché au visage, quelques pièces à la main et une requête en tête. Et pas uniquement à propos de la viande. Mais ce fut la mère de la jeune femme qui l’accueillit. La jeune rousse n’était pas visible depuis l’extérieur et jamais il n’oserait aller demander à la voir. Alors il repartit, bredouille.

« Hey Ivy ! » Une voix masculine retentit derrière l’épaule de la jeune femme. Elle pivota sur elle-même et sourit au nouveau venu. Elle ne connaissait que trop bien ces cheveux d’un noir de geai et cette voix grave, légèrement chevrotante. Elle n’eut pas eu à réfléchir très longtemps avant de se jeter dans ses bras. « Simon ! » Ses bras se nouèrent autour du cou du jeune homme et elle sentit son cœur qui battait un peu trop fort dans sa poitrine. Elle n’y prêta cependant pas attention, préférant sentir avec délice les doigts de Simon s’accrocher dans ses boucles rousses puis descendre au niveau de ses hanches pour la sérer contre lui. Cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait plus vu son meilleur ami. Tous deux occupés de leur côté, ils s’étaient un peu éloignés mais c’était pour mieux se retrouver.

Tout avait commencé alors qu’ils étaient plus jeunes. Pour une raison qu’elle ignorait toujours, Ivy s’était retrouvée à errer seule dans une ruelle qui débouchait sur la boutique du père du jeune homme. Elle pénétra dans la pièce et immédiatement, les parfums firent frissonner sa narine. Elle huma avec délice les senteurs nouvelles qui s’engouffraient dans son nez avant de remarquer qu’un adolescent l’observait. Elle lui sourit. Elle n’aimait pas aller vers les gens mais après tout, pourquoi ne pas faire une exception pour une si jolie bouille ? Visiblement, il ne le ferait pas par lui-même. Et puis il y avait comme un quelque chose dans son regard qui incita la jeune fille à s’approcher de lui.

Ils n’avaient pas facilement sympathisés. Elle avait vu juste lorsqu’elle avait remarqué qu’il n’était pas ouvert aux gens. Asocial ? Il n’y avait pas de meilleur mot pour le qualifier. Pourtant, elle ne savait trop pourquoi, il s’était ouvert à elle. Elle s’était battue pour ca, mais elle avait fini par gagner sa confiance. Mais depuis quelques temps, elle ne pouvait plus le voir sans que son cœur ne s’emballe. Ivy avait treize ans lorsque cela avait commencé. Un an plus tard, c’était toujours la même réaction. Si elle n’avait pas su contrôler ses émotions comme elle le faisait si bien, elle aurait viré au rouge pivoine dès qu’il était dans les parages. Et pourtant elle ne disait rien. Elle était amoureuse, c’était sur à présent, mais jamais elle ne l’avouerait. Mais, il avait compris, il la comprenait toujours…

Ivy rentra tard ce soir-là. Elle laissa Simon derrière elle, dans les arbres, comme elle avait l’habitude de le faire. Il n’était pas forcément très bavard, Simon, mais elle savait lui tirer les vers du nez lorsqu’il le fallait. Et puis au final, ils étaient bien ensemble. Aucun sous entendu foireux qui pouvait laisser entendre qu’elle éprouvait pour lui des sentiments plus forts que de l’amitié.

« Bonjour. » Toujours cette manière très délicate d’aborder les gens n’est-ce pas ? Elle reconnut la voix grave du jeune homme qui l’avait accostée quelques jours plus tôt. Elle ne savait pas trop pourquoi mais son visage était resté gravé dans sa mémoire dès leur première rencontre. C’était son instinct qui lui jouait encore des tours, elle avait connu le même pressentiment avec Simon. Il ne fallait pas qu’elle le laisse s’éloigner d’elle. Alors elle afficha un grand sourire et répondit d’une voix mielleuse « Bonjour. Que puis-je pour vous ? » Manière, peut être, de reprendre là où ils s’étaient arrêtés la dernière fois. « Je ne sais pas trop. Un verre, ca vous dit ? » Ivy sourit. L’audace était quelque chose qui lui plaisait chez les hommes.

chapter two

fix me before i fall down.

La jeune femme a alors dix-sept ans, pourtant, depuis trois ans, sa vie stagnait. Elle voyait toujours son meilleur ami, car c’était comme ca qu’elle le qualifiait, dans les bois le soir, avant le coucher de soleil. Ivy fit volte-face et se retrouva nez-à-nez, non pas avec Simon, mais avec Lukaël, son grand frère. Âgé de cinq ans de plus que la jeune femme, ils avaient toujours été proches. Ils partageaient le même caractère, leur gout de la rébellion et, bien sur, leur détermination à avoir toujours raison. Leurs disputes, bien que rares, étaient toujours d’une violence incroyable pour ceux qui ne les côtoyaient pas souvent.

« Allivya, il faut qu’on parle. » « Qu’est-ce que tu veux ? » Demanda sèchement la jeune femme. Elle n’était pas gentille, encore moins douce et compatissante, mais entre eux, c’était habituel. Un accord passé entre eux. Ils n’étaient pas tendres l’un envers l’autre. Parce qu’ils avaient toujours dû se battre pour leur survie, alors qu’ils étaient enfants. « J’ai vu que tu es devenue amie avec l’un de tes clients… Celui avec les cheveux bruns. » « Ouais, je connais pas son nom. » « Pourtant tu es allée plusieurs fois dehors avec lui. » « Et alors ? » « Arrête de le voir. » « Quoi ? Non ! » « Et Simon ? Tu l’oublies, Simon ? » « Non ! Qu’est-ce que tu crois ? C’est juste un ami ! Même pas un ami en fait… » « Mais je veux que tu arrêtes de le voir ! » « Et pourquoi ? » Lukaël secoua la tête de gauche à droite en levant les yeux au ciel. « Parce que. » « Luke… » Et il partit, sans dire un mot.

« Bonjour » Encore lui « Bonjour. Que puis-je pour vous ? » Un manège entre eux. « Un verre ? » « Pourquoi pas. » Elle fit un signe à sa mère qui hocha la tête, elle approuvait les relations que sa fille nouait avec les clients. Allivya n’avait jamais eu de véritables amis en dehors de Simon, au plus grand damne de sa mère. Elle était serviable et amicale avec les clients mais dès qu’on l’approchait de trop, elle se braquait et devenait cynique, voir méchante. Mais c’était différent avec le jeune homme ici présent. Elle le suivit alors qu’il partait en direction d’une ruelle qu’elle ne connaissait pas vraiment bien. Mais elle lui faisait confiance. « C’est quoi ton nom, au fait ? » Elle sourit au jeune homme. Lui aussi ignorait son identité. « Je te dis le mien, tu me dis le tiens. » « Deal. » « Je m’appelle Allivya. Mais appelle-moi Ivy. » « Moi c’est Ellyrion, mais tu as le droit de m’appeler Elly. C’est un grand privilège, crois-moi. » Elle roula des yeux en soupirant « C’est ca, c’est ca. Moi on m’appelle plus Ivy qu’Allivya. » « Je t’appellerai donc Allivya. » Il sourit de toutes ses dents, fier de lui. « C’est ca, c’est ca. » Elle s’assit à une terrasse que lui désignait Elly.

« Tu l’as revu. » Ivy marmonna une insulte avant de se retourner et de fusiller son frère du regard « Et alors ca te fait quoi ? » « Ca me fait qu’il est brun. » « Et alors ? Simon aussi est brun. » « Mais Simon est quelqu’un de bien. » « Je ne dis pas le contraire. Elly aussi est quelqu’un de bien. » « Je n’en suis pas si sûr. » Il sourit mystérieusement, comme Ivy le faisait également. Ils se ressemblaient sur bien trop de points. Manipulateurs, ambitieux et égoïstes. Mais physiquement ils étaient très différents. L’un était blond, l’autre était rousse. Il était grand, elle était petite. Certains peinaient d’ailleurs à les prendre pour des êtres de la même famille.

« Elly ! » Elle sourit en voyant son ami (car c’était un ami à présent) approcher de l’échoppe. Elle prit congé de sa mère et l’entraina vers une ruelle peu fréquentée la journée. Le soir, l’endroit se transformait en véritable place pour les drogués et autres accros au tabac qui venaient acheter des cigarettes au prix bas. Elle passa dans la rue sans s’arrêter et le conduisit jusqu’à la grande porte qui séparait la ville d’Anknor de la campagne environnante. « Tu es sure ? » « Bien entendu ! Aller fais pas ton trouillard ! » Elle lui envoya un sourire rayonnant avant de s’élancer vers la forêt, toute proche, Elly sur ses talons. Une fois arrivés devant une petite rivière qui serpentait dans une petite clairière, au milieu des bois, ils s’assirent en silence. « Alors c’est là que tu viens lorsque... » « Lorsque tu tombes sur ma mère à la boutique, oui. Je viens ici avec mon père et mon frère. Ou seule parfois. » Elle s’arrêta puis ajouta, après une petite hésitation. « Mais tout à fait entre nous, je préfère venir seule. Même si je n’en ai pas vraiment le droit. » Elle eut un petit sourire en coin.

« Ca te dirait de sortir avec moi ? » un sourire ravageur se dessina sur le visage d’Elly. « Non. » Elle sourit avec cynisme, bien persuadée que c’était une blague, une plaisanterie. « Tu n’es pas mon style, Ellyrion. Tu ne le seras jamais » « Et c’est quoi ton style alors ? » « Tout sauf toi. » Elle continuait à sourire mais Elly soupira et détourna les yeux. « Si tu le dis. » Il fit volte-face et partit, la tête basse. Alors Ivy se rendit compte que, peut être, ce n’était pas une blague. De toute manière Elly n’était pas son genre. Ils étaient tous les deux de nature destructrice, bien trop dangereux l’un pour l’autre.

« Hey Ali ! » « Ne m’appelle pas Ali » « Et pourquoi pas ? » « Parce que je n’aime pas ca. » Comme si de rien n’était. Bien. Elle lui sourit et le suivit vers la forêt où ils avaient pris l’habitude de se retrouver pendant les fins de semaines. « Donc, je ne suis toujours pas ton style de mec ? » Elle leva les yeux au ciel. « Non. » « Mais qu’est-ce que je dois faire Ali ? » Son ton avait quelque chose de désespéré. « Rien. » Et elle partit.

« Simon ! Comment ca va ? » Ivy s’assit près du cerisier qu’elle avait l’habitude de fréquenter avec son meilleur ami. Elle lui sourit. Pour de vrai. Il était la seule personne à savoir la faire réellement sourire. Ce n’était pas ironique, pas cynique, encore moins moqueur. C’était de la sincérité pure. Posant sa tête contre son épaule, elle soupira d’aise, jamais elle ne se sentirait aussi bien qu’ici. Mais quelque chose clochait. Son cœur ne s’affolait plus.

« Je crois que tu m’évites. Ou alors peut être c’est moi ? » Elle lui sourit ostensiblement, de la manière la plus provocatrice qui soit. Il plongea son regard dans celui de la jeune femme qui se sentit défaillir. Son cœur rata un battement et son souffle se coupa subitement. Il n’était pas censé lui faire cet effet. Pas pour si peu. Ou alors peut être avait-elle trouvé une explication à son absence de réaction en la compagnie d’Elly. Il cligna des yeux en haussant des sourcils, d’un air dédaigneux qui aurait pu la vexer si ca n’avait pas été lui. Parce qu’il avait prit une place toute particulière dans son cœur, malgré tout. Mais laquelle ? Elle ne le savait pas. Enfin si, elle le savait. Mais il était hors de question qu’elle se l’avoue. Encore moins qu’elle ne l’avoue à Elly. Elle ne le laisserait pas gagner. C’était une grande blague, un tour qu’il voulait lui jouer pour se moquer d’elle après. Elle n’était pas bête, elle voyait clair dans son jeu de tombeur invétéré. Mais elle était forte à ce petit jeu aussi.

« Elly je ne crois pas que… » « Mais si, viens ! » Cela faisait cinq ans qu’ils étaient devenus de vrais amis. A présent, il l’entrainait dans un grand escalier qui, elle le savait, menait à la ville perle. Endroit qu’elle n’avait jamais vu et qu’elle s’était promis de ne jamais fréquenter. Les bonnes manières étaient de mise dans cet endroit et elle était suffisamment dégoûtée par ce manque certain de liberté pour ne jamais s’y aventurer. « Elly non ! » Elle se dégagea de l’emprise de sa main, à contre cœur. Et s’arrêta là. Depuis quelques temps, elle avait compris que ce qu’elle ressentait pour Elly dépassait la simple amitié. Mais elle ne l’avouerait pas.

Elly baissa les yeux alors qu’ils étaient devant un sorbet aux esprits, le premier qu’elle eut jamais goûté. Elle finit par ouvrir la bouche, certaine qu’il s’était assoupi devant sa coupe. « Bon, qu’est ce qu’on fait ? » « Tu veux toujours pas sortir avec moi ? » « Jamais, combien de fois faudra-t-il que je te le répète ? » Elle savait qu’elle mentait, mais Simon était le seul à savoir repérer les moments où elle mentait. Elly n’en était pas (encore) capable.

chapter three

It wasn't over. It still isn't over.

Alors elle commença à sourire un peu trop souvent pour que ce soit réellement sincère. Elle sympathisait avec les clients, juste pour essayer d’oublier Elly. Elle ne pouvait pas être avec lui. Elle essayait de s’en persuader. Elle continuait à le voir, à voir Simon aussi. D’ailleurs il ne voyait pas sa relation avec Elly d’un bon œil. Ivy avait été invitée à une fête donnée par des amis de son frère dans un quartier cendre. Elle y avait rencontré de charmants jeunes hommes et avait finit la nuit complètement ivre. Lorsqu’elle se réveilla le lendemain, elle se trouvait dans un lit inconnu. Et c’est ainsi que les premiers mois de débauche commencèrent. Pour oublier Elly, pour essayer de se persuader qu’elle ne l’aimait pas. Parce qu’elle ne pouvait pas l’aimer. C’était impossible. Alors elle sortait avec d’autres hommes, juste pour oublier. Mais ca ne fonctionnait pas.

« PENDAR ! » Cette voix, elle la connaissait trop bien. Elle ne l’avait plus vu depuis au moins deux mois. Il lui avait manqué mais elle préférait rester loin de lui. Parce que jamais ils ne pourraient être ensemble. Elle accéléra le pas. « PENDAR ARRÊTES-TOI MAINTENANT ! » Il était plus grand qu’elle, il la rattraperait sans problème. Alors elle s’arrêta brusquement et il lui rentra dedans dans un cri étouffé. « T’es malade ? » « Pas plus que toi. Dégage maintenant. » « Faut vraiment qu’on parle, Ali. » « J’en ai pas envie. » « Alors je vais parler pour nous deux. Pourquoi tu joues à ca ? Tu sors avec n’importe qui juste pour le plaisir de me narguer ! » « Alors tu crois que tu comptes à ce point à mes yeux ? » Elle le regarda, méprisante. « Ouais, ouais je crois que oui. » « C’est CA, ton problème, Elly. Tu es trop prétentieux, tu crois que tout le monde t’appartient. Je ne te dois rien, je suis libre d’agir. Je sors avec qui je veux ! » Sa voix se brisa alors qu’elle s’enfuyait, priant pour que le jeune homme ne tente pas de la retenir. Il se retint et resta planté en plein milieu de la rue, seul.

« Je le hais, je le hais, je le hais ! » « Qui ? » « Elly ! » « Je t’ai toujours dit de ne pas rester avec lui ! » « C’est un connard ! Il devrait comprendre ! Il devr- » « Chut, c’est rien. C’est normal. » « J’aurais du t’écouter. Comment as-tu su ? » « C’est un glauque, un descendant de la vermine. » Ils se jaugèrent du regard. Elle fondit en larmes alors que Simon entrait dans la pièce, prêt à secourir sa meilleure amie. Il pouvait toujours sentir si ca allait mal, c’était quelque chose d’inexplicable. Il savait, c’était tout.

Allivya avait dix-neuf ans lorsque le décret fut prononcé. Allivya avait dix-neuf ans lorsqu’elle suivit son frère dans son idée folle. Elle intégra les Pacificateurs quelques jours après la création de l’Ordre. Allivya avait vingt-et-un ans lorsqu’elle revit Elly pour la première fois depuis qu’ils s’étaient disputés. « ALI ! » Il n’eut aucun mal à la rattraper. Il la coinça contre un mur, son visage quasiment collé au sien. Ivy respirait par à-coups, l’une des grandes mains d’Elly sur son épaule, l’autre tout près de son visage, posée contre le mur de briques. Il la regardait dans les yeux. « Tu vas arrêter de jouer avec moi ! » Ivy soupira « Arrête Elly, ca ne sert à rien. Tu n’as aucune influence sur m- » Mais elle fut interrompue par les lèvres du jeune homme sur les siennes. Qu’importe. Elle se dégagea pour reprendre possession de sa bouche quelques minutes plus tard. « Je ne t’aime pas, Ellyrion. » Puis elle l’embrassa pour la troisième fois en deux minutes.

« Ton copain. Elly. C’est un Quartz » Ivy se mordit la lèvre inférieure. « Et alors ? » « Je déteste les Quartz. Toi aussi » « Je l’aime pas, Luke. C’est juste pour m’amuser »

Elle devint une pacificatrice pour suivre son frère. Parce que ca lui permettrait d’avoir un objectif dans sa vie. Elle ne méprisait pas les Quartz plus que les Perles. Elle méprisait tout ce qui était différent. Mais contre les Glauques, elle allait devoir faire équipe avec les Perles. Soit. Elle entra dans l’Ordre sans problème, dès sa création, grâce à Lukaël, l’un des quatre leaders. Mais c’est un soir, alors qu’ils s’apprêtaient à frapper un grand coup sur la ville Quartz qu’elle revit Elly.

« Ivy, tu vas en éclaireuse, fais attention à toi. » Un jeune homme lui sourit mais elle l’ignora. Elle ne regardait que son frère et son expression calme, neutre. Il n’était pas inquiet pour elle, contrairement à beaucoup d’autres membres de l’Organisation. Il avait confiance en elle et savait qu’elle s’en sortirait. Alors il se contenta d’un « A plus tard » avant de la quitter, le reste du groupe sur ses talons. Elle se retrouva seule dans la pénombre, prête à affronter la ville Quartz en première.

Leur cible ? Un bar bondé. Ivy n’eut aucun mal à s’y introduire. Des individus louches, ils en voyaient chaque jour. Des voyageurs généralement. Pourtant elle se figea lorsqu’elle tomba nez à nez avec un jeune homme, grand sourire sur le visage. Elly. Elle fit volte face, c’était impossible. Elle refusait de faire exploser un endroit où se trouvait Elly. Son Elly. Elle retrouverait Luke et lui expliquerait qu’elle s’était trompée, que peut être, elle tenait à lui, malgré ses origines.