LES ÂMES CROISÉES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Partagez
 

 “ shame on me, to need release. ”

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

cendre
Nysil Imasia
Nysil Imasia
MESSAGES : 62
INSCRIT(E) LE : 19/05/2012
AVATAR : katie mcgrath
CRÉDITS : riddle
ÂGE : vingt-cinq ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyDim 27 Mai - 15:21

I'm not crazy, I'm just a little impaired I know right now you don't care. But soon
enough you're gonna think of me.

« Vous voulez du thé ? » Ce dont elle avait surtout envie c’est qu’il remballe son sourire suffisant et lui dise où était parti Toralin. « Je veux savoir où il est. » Elle leva les yeux vers lui et croisa les bras, faisant son possible pour le prendre de haut tout en étant plus petite de dix centimètres. Elle l’entendit soupirer et l’observa secouer la tête. Elle voyait bien qu’elle était en train de le pousser à bout mais trop c’est trop. Si elle devait rester une journée de plus sous la protection d’un des amis de Tori elle allait craquer. Et ce n’était pas beau à voir lorsque cela arrivait. « Je ne sais pas. » Il articula bien chaque syllabe comme s’il conversait avec une malentendante. Nysil ne pouvait l’en blâmer, cela faisait déjà trois heures qu’elle lui posait la même question et obtenait la même réponse. A deux doigts de taper du pied d’irritation, elle fit demi tour pour retourner dans sa chambre. Enfin, la chambre qu’on lui allouait généreusement le temps d’une ou deux nuits. Elle avait beau trouver des moyens de se rendre utile, ces derniers temps elle broyait du noir en permanence. Si la jeune femme supportait les nombreux déménagements sans broncher, c’était parce qu’au moins elle était avec Tori et qu’elle se sentait en sécurité. Aujourd’hui, elle était seule, terriblement seule et avait simplement l’impression d’être un poids mort. Alors que la famille qui l’hébergeait été au marché et vendait ses maigres possessions agricoles, elle était assignée à résidence comme un dangereux criminel. Et tout ça parce qu’il le lui ordonnait les rares fois où il montrait le bout de son nez. Foutaises. Elle ne lui appartenait pas et ne lui devait aucunement obéissance. Elle le suivait par respect mais il avait commencé à perdre le sien en l’abandonnant à de vulgaires gardes sans jamais lui donner de nouvelles. Attrapant un petit poignard dans son sac, elle le cala dans une de ses bottes. Elle attacha ses cheveux en une queue de cheval, prit le temps de rédiger une note et juste après avoir finit, s’empara d’un livre pour le jeter violemment au sol. « Ah ! » Elle poussa un léger cri qui, comme escompté, attira le garde. « Que se passe-t-il ? » Il regarda à droite et à gauche à la recherche d’un danger et arrêta son parcours à Nysil qui se tenait la cheville entre ses deux mains. « Je crois que je me suis tordue la cheville, je suis rentrée dans le meuble et … » Il la coupa en plein monologue pour la faire assoir sur le lit. « Asseyez vous, ne bougez pas, je reviens tout de suite avec des bandages. » Elle hocha la tête et l’observa partir dans ce qui leur servait de salle d’eau. Sans hésiter, elle se leva sans bruit et couru jusqu’à la porte d’entrée. Elle ne s’arrêta pas même pour déposer sa note dans la cuisine et la lança en direction de la table. « EH ! » Déjà, il s’était rendu compte qu’elle lui avait joué un tour et elle accéléra. « NYSIL, REVENEZ ! » Elle se doutait bien qu’il n’allait pas la laisser partir mais de là à lui courir après dans les rues du quartier des Quartz était un peu exagéré.

Sans se démonter bien qu’un peu honteuse du tour qu’elle lui avait joué, elle le sema dans ces rues qu’elle avait apprit à connaitre. A bout de souffle, elle se permit de s’arrêter un peu à un carrefour avant de repartir au trot. Sans mal, elle trouva le marché et le parcouru un sourire aux lèvres. Elle avait toujours aimé ces étalages d’épices et d’objets rares mais ceux du quartier des Quartz étaient particulièrement attirants. Flânant à droite à gauche, échangeant sourires et nouvelles avec des têtes connues, elle finit par s’arrêter au stand que tenait sa famille actuelle. Bien qu’étonné de la voir, ils lui firent un chaleureux accueil et lui trouvèrent des petites choses à faire qui la ravirent au plus haut point. Lorsque le soleil commençait à décliner, elle en était à jouer les conteurs pour quelques enfants qui s’étaient rassemblés autour d’elle. C’était une chose qu’elle n’avait pas faite depuis un moment et entendre les rires des enfants lui donnait du baume au cœur. « Nysil ! » elle s’interrompit au milieu de sa phrase pour lever la tête vers la propriétaire de la voix qui à son tour, lui indiqua une direction du regard. Avant de tourner la tête, la jeune femme savait ce qu’elle allait voir, aussi ne fut-elle pas surprise d’apercevoir Tori venir à sa rencontre. Ne bougeant pas d’un poil, elle reporta son attention sur les enfants et cala un peu mieux la petite brune qui s’était logée sur ses genoux. Malgré elle, son regard s’égara à plusieurs reprises sur cette montagne de muscle qui s’approchait d’elle. Nysil avait beau le fréquenter depuis un certain temps, elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de pouvoir l’observer dans toute sa splendeur. Il irradiait littéralement la force et la grâce. Lorsqu’il arriva enfin à sa hauteur, elle leva un doigt et lui adressa un regard noir de reproche. « Tu permets, je suis occupée. » Sans plus d’explications, elle reprit son récit, tout en sachant qu’elle ne pourrait aller beaucoup plus loin. Il pouvait s’estimer heureux qu’elle lui ait laissé une note lui indiquant qu’elle ne sortirait pas du quartier, c’était déjà plus qu’il ne faisait pour elle
Revenir en haut Aller en bas

membre du mois
Toralin Ravengar
Toralin Ravengar
MESSAGES : 74
INSCRIT(E) LE : 25/05/2012
AVATAR : Jason Momoa
CRÉDITS : La p'tite peste
ÂGE : 30 ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyDim 27 Mai - 18:04

You'll understand what I mean when I say,
there's no way I’m gonna give up !
Le gamin qu’il portait sur l’épaule semblait fier comme un paon. Une boite pleine de menus objets entre les mains, ses petits trésors qu’il serrait contre lui, l’enfant observait les alentour comme un guetteur, en commentant à chaque instant ce qui se tramait vu de la haut, et ponctuant ses phrases par des « Hâlte là ! Qui va là ! » à chaque fois qu’un passant traversait la ruelle, ou qu’un chien errant se carapatait en rasant les murs. Le petit Quartz avait presque fini par oublier qu’il était sur quelqu’un, et battait par intermittence, de ses jambes menus, contre le torse de Tori, qui ne le rappelait même pas à l’ordre. Le colosse pensait à autre chose, oubliant le poids du gamin, et la mère qui s’affairait à trier leurs quelques affaires, malheureusement touchées par la pluie qui s’était infiltrée quelques jours plus tôt par son toit, dont les tuiles antédiluviennes n’avaient pas résisté à l’averse. Toralin pensait à l’ami très cher, et surtout cher payé, qu’il avait envoyé pour garder Nysil en sureté. Il détestait l’idée de la laisser entre les mains d’un autre, parce que depuis son agression, il aurait voulu être là à chaque seconde, ne serait-ce que pour être certain de ne jamais plus faillir à sa promesse. « Hâlte là ! Qui va là ! » Le regard de Toralin se posa sur le chat de gouttière qui détala sans demander son reste. Maintenant, être auprès d’elle s’avérait compliqué. Il s’en voulait de l’avoir embrassée. C’était inconsidéré, et stupide. « Hâlte là ! Qui va là ! » « Wendim, arrêtes-un peu… » L’ordre tendre et détaché d’une mère occupée. Toralin l’observa. Elle prenait ce revers de fortune avec bonne volonté. Tori se demanda si Nysil faisait de même avec son "ami". Il en doutait sérieusement, et son visage s’assombri, alors qu’il se demandait une fois encore pourquoi il avait été faire ça. En se sentant observée, la mère de petit Wend, assise contre le mur leva les yeux sur le colosse. « Quelque chose te tracasse ? » Le visage de Torin s’était détourné lentement, fixant le bout de la rue comme s’il s’attendait à voir débarquer la garde. « Non, je surveille, c’est tout. » La mère posa un livre partiellement dévoré par l’humidité sur le sol près d’elle. « Tu peux y aller si tu veux, tu vois bien qu’il n’y a rien. » « Nan, rien ! » L’enfant battit des jambes avec joie. « Je vais attendre le retour de Darrik. Fais ce que tu as à faire. » C’était lui qui était venu le trouver pour lui demander d’aller garder un œil sur sa femme et son fils, contraint de passer une grande partie de la journée dans la rue, à faire sécher leurs affaires… Des proies de choix.

Il n’avait même pas eu besoin d’entrer dans le logement de Nysil pour savoir que quelque chose n’allait pas. Son "ami" l’attendait adossé contre la porte, l’air aussi irrité que tendu. Tori s’arrêta devant lui. « Elle t’a semé hein ? » L’autre hocha la tête, grave, avant de perdre toute contenance lorsque le poing de Toralin frappa contre la porte. « Merde ! » Le garde du corps se racla la gorge, tendant au colosse le mot qu’elle avait laissé. Savoir qu’elle ne quittait pas la ville, ça lui faisait une belle jambe, avec les Pacificateurs qui trainaient dans tous les recoins du quartier. Mais au moins, il savait où la trouver. Le petit mot se froissa dans son poing, avant qu’il ne se détourne sans un mot pour le garde du corps, qui se garda bien d’insister.

En approchant du marché, il put sentir les effluves épicées qui s’en exhalait, comme un nuage de senteurs, dont certaines lui rappelaient son village. Douce-amère, il aimait et détestait cette sensation de nostalgie. Il marchait à grands pas, et en voyant Nysil, de loin, il allongea encore sa foulée, l’air sombre. Elle avait tourné les yeux vers lui à peine un instant, avant de détourner le regard, comme une pichenette à son orgueil. Il serra les dents, maudissant son imprudence, et rendu irritable par l’inquiétude. Il s’arrêta près d’elle, oubliant de saluer qui que ce soit à la ronde, et allait ouvrir la bouche lorsqu’elle tendit un doigt en sa direction, lui imposant de sa voix de minuscule bout de femme, de bien vouloir attendre qu’elle en ait terminé avec son histoire. Piqué au vif, Torin en resta une seconde interdit, le visage contracté. « T’es… Dingue ou quoi ?! » Peu diplomate à cet instant précis, il n’en avait pas grand-chose à faire du conte et de la foule d’enfants dont certains avaient tourné des visages inquiets dans sa direction. Ceux qui le connaissaient le mieux eux, se contentaient de regarder, habitués à son manque de diplomatie total. Tori observa l’allée du marché, de gauche à droite, comme s’il avait pu y trouver le diable en personne. « T’as vraiment envie que ça se reproduise, ou t’essaie juste de me rendre fou ?! » Son inquiétude se muait très souvent en une sorte de colère tonitruante mais inoffensive, et entre ça et l’orgueil froissé, il ne se sentait pas vraiment d’humeur à transiger. « Viens avec moi… S’il te plaîs. » Il avait détaché consciencieusement les syllabes des derniers mots qu’il avait ajoutés, malgré sa mâchoire serrée. Il fallait qu’elle retourne en lieux sûrs, avant toute chose, et il tendit une main vers elle, pour l’aider à se relever.


Dernière édition par Toralin Ravengar le Mar 29 Mai - 1:45, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas

cendre
Nysil Imasia
Nysil Imasia
MESSAGES : 62
INSCRIT(E) LE : 19/05/2012
AVATAR : katie mcgrath
CRÉDITS : riddle
ÂGE : vingt-cinq ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyDim 27 Mai - 18:46

Bien évidemment, Tori attendit exactement une seconde et demi, le temps qu’il se remette du choc pour parler, interrompant alors la jeune femme une nouvelle fois. Elle soupira, serra la petite fille contre elle avant d’embrasser l’arrière de sa tête. Sa récréation était terminée, maintenant il fallait qu’elle négocie comme la plupart des marchands ici. Seulement c’est pour sa propre vie qu’il lui fallait obtenir de nouveaux agréments, pour sa propre liberté. Secouant la tête à la phrase d’accroche du grand brun, elle se retint tout juste de lui rétorquer que c’était lui le dingue dans l’histoire. De toute l’histoire c’était lui qui déconnait, c’était lui qui s’était jeté sur elle juste avant de la refiler à n’importe qui pour s’en débarrassée. Alors peut-être qu’elle était dingue aussi, mais seulement pour endurer tout ça. Vu son arrivée en fanfare et la façon dont il s’exprimait, elle s’étonnait presque que personne ne s’en plaigne avant de porter de nouveau son attention sur lui. Assise en tailleur, elle avait l’impression qu’il était deux fois plus grand qu’à l’accoutumée, inaccessible. Le sarcasme ne faisait habituellement pas parti de son répertoire mais elle ne pu s’y soustraire. « Bien sur, je n’attends que ça, me faire passer à tabac à nouveau. C’est super sympa de côtoyer la mort, et la douleur après, ouh ouh, mon péché mignon. » Quel crétin arrogant et imbus de lui-même. Comme si tout ce qui se passait était par rapport à lui, comme si tout ce qu’elle faisait était pour ruiner sa vie. Mais le rendre fou, oh ça oui elle y avait pensé. Mais pas de cette façon, d’une autre beaucoup plus intime et agréable. Ce qui n’allait pas se passer de sitôt, c’était certain. S’efforçant de garder un regard noir, elle détourna les yeux lorsqu’il lui demanda de venir avec lui, fixant sa main. Elle se rendit compte qu’elle hésitait, qu’elle hésitait réellement. Sa vie était devenue un enfer depuis quelques temps. Elle ne savait pas quoi faire, se sentait piégée dans une vie qu’elle ne voulait pas, avec à portée de main une vie qu’elle avait toujours rêvée de vivre. Nysil pouvait se rendre utile, s’occuper des enfants, du linge, des repas ou même de jouer de l’épée contre un pacificateur mais elle n’avait jamais apprit à rester inactive. « La fête est finie, vous allez devoir attendre demain pour connaitre la suite. » Parce qu’elle reviendrait le lendemain, quoi qu’il arrive.

Déplaçant la petite fille qui était sur ses genoux après l’avoir légèrement serrée dans ses bras, elle jeta un nouveau regard à la main tendue de Tori. Respirant un bon coup, elle posa la sienne dessus et se laissa tirer en position debout. Il avait dit s’il te plait, c’était le moins qu’elle pouvait faire. « Par là. » Elle serra sans y penser la main de Toralin et l’attira dans une ruelle tout près un peu plus calme, sans spectateurs. Elle s’appuya contre le mur d’une maison et leva la tête pour le regarder dans les yeux, à deux doigts du torticolis. « Qu’est ce qu’il y a ? » Elle était en colère, mais avant tout confuse par rapport à eux, aux signes qu’il renvoyait. « Tu n’es pas content parce que j’ai semé ton elle mima des guillemets ami. Tu as eue une peur bleue qu’il me soit arrivée un truc à partir du moment où tu as comprit que je n’étais plus là ? Tu t’es demandé pourquoi je faisais ça et si ça avait un rapport avec ton attitude ? » Elle ponctua sa phrase d’un léger rire narquois. « C’est marrant parce que c’est que je vis chaque jour. » Secouant légèrement la tête, elle rectifia. « Non, c’est ce que tu me fais vivre chaque jour. » Elle sentait ses yeux s’embuer aussi détourna-t-elle le regard et récupéra sa main pour croiser les bras et lui tourner le dos. « Je ne peux pas rester sans rien faire. Et s’il le faut je creuserai un tunnel pour sortir de la prochaine maison où tu m’enfermeras alors je te conseille d’y réfléchir à deux fois avant de m’y forcer. » Elle en était bien capable et il le savait. Mais il la connaissait aussi mieux que quiconque et savait qu’elle avait besoin d’aider les autres, qu’elle ne se sentait bien que lorsqu’elle rendait service, voyait des sourires s’épanouir sur le visage des gens autour d’elle. « Tu ne peux pas m’enfermer simplement parce que tu as peur. » Puisque c’était bien là le problème, il avait peur. Quant à savoir de quoi, c’était une autre question.
Revenir en haut Aller en bas

membre du mois
Toralin Ravengar
Toralin Ravengar
MESSAGES : 74
INSCRIT(E) LE : 25/05/2012
AVATAR : Jason Momoa
CRÉDITS : La p'tite peste
ÂGE : 30 ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyDim 27 Mai - 20:54

Non, il n’aimait pas vraiment les sarcasmes, surtout sur des sujets aussi graves, et la réplique de Nysil sur son agression ne fit que le renfrogner d’avantage. Il souffla, excédé, attendant finalement la main tendue vers elle. Il avait même dit s’il te plais. Bien sur, au fond il comprenait que les choses ne pouvaient pas durer éternellement de cette façon, la garder enfermer, c’était comme laisser une fleur se faner dans le noir, mais l’imaginer courir le même danger chaque jour, l’imaginer se trouver face à l’autre, seule, lui faisait remonter en mémoire l’image qui était restée gravée dans sa tête. Celle de son corps étendu sur le sol… Et avec elle, revenait inlassablement cette culpabilité qui ne le lâchait plus, malgré tout les efforts de Nysil. Le visage de Tori se détendit légèrement lorsqu’elle serra la petite fille qui s’était installée sur ses genoux, profitant de l’instant pour l’observer. Ses cheveux attachés dévoilaient entièrement la ligne de sa mâchoire, et la naissance de sa nuque… Fragile. Il s’assombrit, refusant ses propres pensés dans un nouveau souffle mécontent. Elle mit finalement sa main dans la sienne et il l’aida à se relever, avant qu’elle ne l’attire un peu plus loin, quittant l’allée principale du marché et les regards de la foule d’enfants, qui s’égaillaient déjà en se courant après. Une fois à l’abri des regards, Nysil s’adossa à un mur. Toralin baissa les yeux sur elle, quelques secondes avant d’abaisser son visage, diminuant légèrement l’arrogance dans sa posture, juste avant de le regretter. Ce qu’il y avait ? C’était qu’elle se mettait en danger à chaque seconde qu’elle passait à se promener avec insouciance dans les rues de ce quartier. Son comportement, l’inquiétude quant à sa conduite et pourquoi. L’irritation qui en résultait. Tout ça, elle le vivait aussi mal que lui. Toralin ne disait rien, il écoutait simplement, baissant les yeux comme un réflexe sur leurs mains, lorsqu’elle lui retira la sienne, pour croiser ses bras contre sa poitrine.

Elle venait de lui tourner le dos, et c’est lui qui appuya son poing contre le mur, observant sans la voir la pierre grise en face de lui. « Je sais. » Il savait qu’il ne pouvait pas la garder enfermée comme un bibelot fragile. Il savait qu’elle pouvait aller jusqu’à creuser de ses mains un tunnel pour s’enfuir, et il avait toujours su apprécier ça chez elle, jusqu’à maintenant. Il savait qu’il avait été trop loin avec elle, mais ne comptait pas mentionner le sujet. Pour ça, il avait plus que merdé. Il savait aussi qu’elle avait besoin de voir les gens, de les aider et de se sentir utile, mais ici, dans le quartier Quartz, le danger pour elle était démultiplié. Les pacificateurs savaient qui elle était, et son visage dans les rues était comme un appel au meurtre. L’autre aussi devait être à l’affut de la trouver ici, à conter aux enfants, pour passer sa rage déviante sur elle. « Je le tuerais… » Lui et tous les autres s’il fallait, pour la protéger. Il avait pensé tout haut, mais parlé bas. Peut-être trop pour qu’elle entende, peut-être pas. Torin se détourna du mur, pour la regarder, même de dos. Evidemment qu’il n’avait pas le droit de l’enfermer parce qu’il craignait qu’il lui arrive quelque chose, mais le savoir ne l’aidait pas à se défaire de son besoin excessif de la mettre en sécurité. « Tu devrais arrêter de venir ici. » Des enfants, il y en avait plein dans les autres quartiers de la ville Cendre, qui avaient besoin de son aide, et de ses contes. Parce que ce qui déchaînait la haine des Pacificateurs à son égard, c’était avant tout les liens qu’elle avait noués avec les siens, lui compris. Il s’approcha d’elle, posant la main sur son épaule, effleurant la nuque pâle de Nysil de son pouce. « On ne peut pas être déraisonnables tous les deux en même temps. » Ils finissaient par se faire du mal, lui à la tenir enfermée, et elle à se débattre en s’exposant au danger. Tori pressa légèrement son épaule avant de retirer sa main. L’éloigner d’ici, c’était une autre manière de la protéger, sauf qu’alors, c’était une autre crainte qui s’emparait de lui. Celle de ne plus la revoir. Il soupira, réussissant à s’irriter lui-même. « Viens. Faut que tu rentres… » Il irait ailleurs, et demain, elle ferait ce que bon lui semblerait, mais pas ici. Comme toujours depuis ce baiser qu’ils avaient échangé, il préférait ne pas rester trop longtemps seul avec elle. Tout ça n’avait été une erreur. Mais la plus brûlante et passionnée des erreurs.


Dernière édition par Toralin Ravengar le Mar 29 Mai - 1:47, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

cendre
Nysil Imasia
Nysil Imasia
MESSAGES : 62
INSCRIT(E) LE : 19/05/2012
AVATAR : katie mcgrath
CRÉDITS : riddle
ÂGE : vingt-cinq ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyDim 27 Mai - 22:06

Elle avait imaginé des centaines de scénarios de cette conversation pendant son exil forcé mais aucun ne comportait une reddition si évidente et rapide. Elle était si choquée qu’elle oublia de respirer pendant une ou deux secondes. Dans quel monde avait-elle atterri pour que le grand, le puissant Toralin se range à ses arguments sans même se défendre ? Elle devait avoir drôlement raison pour qu’il se laisse faire ainsi. Mais s’il savait qu’il faisait le mauvais choix, pourquoi diable n’en avait-il pas fait un autre ? S’il savait qu’elle était malheureuse, pourquoi n’avait-il pas essayé de changer la donne ? Cette pensée était encore plus dérangeante que le fait qu’il l’enferme car elle impliquait que Torin était conscient de son mal être mais qu’il préférait l’ignorer. C’était étrangement douloureux de se rendre compte de cette nouvelle réalité. Finalement sa vie était bien plus gaie ce matin. Si elle avait su qu’elle en arrivera là elle ne serait jamais sortie. Elle était trop plongée dans ses pensées pour suivre celles tout aussi torturés de son ami mais en aucun cas elle ne put éviter la bombe qu’il venait de lâcher. Et là, elle aurait vraiment préféré ne jamais être sortie. Nysil était si choquée par ses paroles qu’elle se retourna violemment pour lui faire face. « QUOI ? » Elle aurait pu rester calme mais ne pouvait s’y résoudre. Il était clairement en train de la congédier. Il ne voulait plus d’elle, il la reniait. Son chagrin cohabitait avec sa colère mais c’est le premier qui gagna la course aux sentiments et Nysil sentit les premières larmes glisser sur ses joues. Il ne voulait plus d’elle. Il avait essayé de le lui faire comprendre en la laissant seule avec des inconnus et elle avait été assez stupide pour ne pas saisir l’allusion. Il ne voulait pas d’elle parce qu’il ne partageait pas les sentiments ou les prémices de sentiments ou quoi qu’était ce qu’elle ressentait pour lui. Elle était presque certaine de pouvoir sentir son cœur se briser en mille morceaux dans sa poitrine. La colère a entièrement reflué pour laisser place à une sorte de tristesse placide. Elle ne se rebelle même pas lorsqu’il pose une main sur son épaule et frôle sa peau nue. Un frisson traverse sa colonne vertébrale pour la laisser pantelante entre ses mains. Et même ça, sentiment fugace qu’elle pouvait se tromper finit par s’éteindre lorsqu’il retira sa main après des paroles vides de sens. « Tu es le seul à être déraisonnable. » Sa voix était pleine des larmes qu’elle versait et elle s’en voulut de laisser paraitre tant de faiblesse. Alors retour à la case départ, elle se retourna et les essuya rageusement. Elle n’était pas faible mais il la rendait faible. Il pouvait faire d’elle une femme forte et épanouie mais avait prit le chemin inverse et la trainait dans la boue. Elle avait refusé de suivre ses règles du jeu stupide et en subissait visiblement des conséquences démesurées.

Ses yeux de nouveaux secs et après un reniflement sonore très peu féminin, elle se tourna vers lui, planta ses talons dans le sol et posa les mains sur ses hanches. « Non. » Nysil s’était rendue compte qu’elle n’avait pas dix ans et qu’il n’était pas son père. Elle s’était fait des amis ici, commençait à connaitre du monde. Elle aimait leur rendre service, participé à une vie d’entraide et de générosité qu’elle n’avait jamais connue. Ici, elle était quelqu’un. Chez elle, elle n’était plus personne. Elle n’avait ni argent, ni travail, ni qualification, elle ne pouvait survivre dans le monde hostile qui avait été sien pendant de nombreuses années. « Tu ne peux pas me forcer à partir. » Techniquement si justement aussi ajouta quelques petites choses à son argumentation principale. « Je quitterai Cendres dès que tu m’y laisseras, je reviendrais. » Autant dire qu’il était stupide de perdre son temps à la déplacer pour rien. « Quand bien même ma sécurité t’importerait ce qui n’est visiblement pas le cas, je serai encore moins en sécurité chez moi qu’ici. » son argumentaire était implacable. « Tu veux quoi, me jeter en pâture dans la ville des pacificateurs ? Je comprends bien que tu ne veuilles plus m’avoir dans tes pattes vingt-quatre heures sur vingt-quatre mais tu n’as pas non plus besoin de me faire tuer pour ça. » Son ton est net, sans bavure. Elle ne pense pas un seul mot de ce qu’elle dit mais elle ne flanche pas. Dieu savait pourquoi mais elle était droite et stable dans toute sa fierté. « Alors très bien, tu peux t’en aller. Tu es libre, considères toi comme déchargé de ta promesse. » Puisque c’était bien de ça qu’il s’agissait non ? La promesse qu’il lui avait faite et qu’il ne voulait pas briser. « Je n’en veux plus de toute façon. » Son mensonge était si éhonté qu’elle se demandait comment diable pourrait-il la croire. « Au revoir. » Elle fixa encore un instant son visage si réconfortant avant de tourner les talons pour quitter la ruelle. Elle savait qu’il pouvait encore la voir aussi ne pouvait-elle pas s’effondrer ans l’immédiat et continua à avancer d’un pas égal comme si elle n’était absolument pas affectée par la situation. Jamais elle ne se serait crue capable de pouvoir mentir ainsi et visiblement, elle n’y arrivait pas très bien vu la tête de son hôte lorsqu’elle l’aperçu. Elle était vraiment dans un sale état.
Revenir en haut Aller en bas

membre du mois
Toralin Ravengar
Toralin Ravengar
MESSAGES : 74
INSCRIT(E) LE : 25/05/2012
AVATAR : Jason Momoa
CRÉDITS : La p'tite peste
ÂGE : 30 ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyLun 28 Mai - 4:13

Le seul à être déraisonnable ? Chacune des phrases de Nysil l’irritait un peu plus, mais voir ses larmes le gardait silencieux. Sa cage thoracique se soulevait au rythme d’une respiration profonde, colérique, et la main qu’il avait fait revenir à lui s’était serrée en un poing aux articulations blanchies. En colère parce que devant elle, il avait l’impression d’avoir les poings liés. Promettre de protéger quelqu’un lorsqu’on était soi-même source de haine, c’était mettre la personne sur une corde raide. Et s’attacher à elle pouvait rendre les choses bien pires encore. Il ferma les yeux lorsqu’elle se détourna une fois de plus, et secoua la tête avec l’impression haïssable d’être dans un monde où ils ne se comprenaient plus. Elle avait refusé de rentrer, refusé aussi de quitter le quartier, mais elle refusait de la même façon d’y rester en sécurité. Tori pinça l’arrête de son nez entre ses doigts, contenant son irritation. L’argumentaire était naïf par instants, les dessous de la ville Cendre étaient le fief des pacificateurs, mais le quartier des Quartz était leur vivier de proies. Est-ce qu’elle croyait y passer inaperçu, près des gens comme lui ? Est-ce qu’elle croyait vraiment être en sécurité, seule au milieu des enfants ? Tori aurait voulu la faire taire, pour tous les arguments qu’elle tentait d’opposer à ses paroles. Et certains faisaient plus que mal. Le retour du sarcasme termina de le mit hors de lui. Elle faisait de sa promesse du vent, mais ça, il l’avait peut-être cherché, en proposant des solutions qui n’en étaient pas vraiment. Il n’y avait pas de bons choix, il n’y avait que des choix qui la jetteraient en pâture aux loups. Seule chez elle, seule chez les siens, avec lui, sans lui, après tout, peut-être qu’elle avait raison, peut-être que depuis l’agression de Nysil le choix ne se posait même plus. Mais… Comme certaines paroles sonnaient faux entre ces lèvres. Le regard du colosse se figea sur la chair incarnat, avec l’envie de plus en plus pressante de la faire taire. Il n’aimait pas ce genre de mensonges, exactement ceux qu’il employait en lui disant que son garde du corps était un ami. La lèvre de Torin se retroussa, offrant une allure prédatrice à son visage déjà bien ombrageux, au moment où elle se détournait résolument. Elle faisait mine de s’en aller, après un chapelet de conneries, et un au revoir lapidaire.

Quand elle se retourna, il eut l’impression qu’elle tentait de jauger l’efficience de ses paroles. Il n’en croyait pas un mot. Du vent. A l’instar de ses tentatives pitoyables pour l’éloigner de lui. Et pourtant ça, elle avait l’air d’y croire. Il la vit se détourner une fois de plus, et s’élança vers elle, parcourant la distance qui les séparait rapidement, d’une immense foulée. « Arrête-ça ! » Un ordre. Il passa ses bras autour d’elle. Sous sa poitrine, autour de sa taille, et la souleva avec une facilité déconcertante. Elle était légère comme une plume, elle l’avait toujours été. Tout en elle était doux et léger, sa totale opposée. Sauf le ton de sa voix lorsqu’elle était en colère. Il recula, Nysil entre les bras, l’une de ses mains posées contre son ventre, et l’autre dans le creux de sa taille. Elle pouvait battre des jambes, se débattre, il s’en moquait. Il recula dans la ruelle, le dos de la jeune femme contre lui. Retour au point de départ. Il la déposa près du mur sur lequel elle s’était appuyée, plaquant ses deux mains contre la pierre, de chaque côté de ses épaules. « Qu’est-ce que tu veux Nysil ?! Qu’est-ce que t’attends ?!! » Sa voix, tonna dans la ruelle, impérieuse. Protéger les Quartz, leur dire des histoires, être proche de lui. « T’es… Naïve. » Et lui, il était un peu dur. Il était arrivé ici pour oublier le passé, tout recommencer, et s’il était resté après l’arrivée des pacificateurs, c’était pour tous ceux qui vivaient dans ce quartier : se battre pour eux, mourir peut-être. Pas pour forger un petit bout de femme à la révolte, et l’envoyer à la mort. Il avait déjà tout perdu une fois, alors s’attacher n’était pas prévu, surtout pas voulu. L’homme soupira. Il tenait déjà à elle, par ce lien étrange qui s’était créé entre eux, sinon il n’aurait jamais fait cette promesse… Mais il n’y avait pas que ça. Tori fixait le visage de Nysil alors qu’il parlait, mais à cet instant, les yeux bruns du colosse s’abaissèrent sur ses lèvres, descendant jusqu’à la naissance de sa gorge, avant que sa mâchoire ne se contracte de nouveau. « Si je reste près de toi, je vais faire des conneries. » Il en avait déjà fait. Est-ce qu’elle l’en empêcherait, la prochaine fois ? Une Cendre, un Quartz, c’était l’enchainer au monde des rebus, mais s’il restait près d’elle… La faim se ferait par trop dévorante. Il retira ses deux mains, fit un pas en arrière. L’ami pouvait la protéger, mais l’amant l’entrainerait à sa perte.


Dernière édition par Toralin Ravengar le Mar 29 Mai - 1:48, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

cendre
Nysil Imasia
Nysil Imasia
MESSAGES : 62
INSCRIT(E) LE : 19/05/2012
AVATAR : katie mcgrath
CRÉDITS : riddle
ÂGE : vingt-cinq ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyLun 28 Mai - 21:07

Elle ne l’aurait jamais affirmé, à elle pour commencer mais l’entendre lui demander de s’arrêter lui réchauffa le cœur. Ce n’était pas grand-chose, un ordre sans appel qu’elle ne comptait pas réellement suivre mais il n’en avait pas fini avec elle. Etre pathétique au point de grappiller quelques miettes d’une conversation futiles lui convenait partiellement mais elle n’avait pas besoin de se l’avouer. Bien évidemment, par esprit de contradiction elle ne s’arrêta absolument pas et ne se retourna pas pour lui faire face. C’était sans compter les projets de Toralin qui l’attrapa comme si elle ne pesait rien. Ce qui était sans doute l’impression qu’il devait avoir. « REPOSE-MOI ! » Elle s’indigna et eut beau se débattre, ses bras étaient parfaitement accrochés autour de sa taille. L’impression d’être une enfant récalcitrante que l’on jetait dans sa chambre pour la punir était indéniable et elle se sentait quelque peu trahie d’être sujette à un tel traitement. Dès lors où son corps retrouva un tant soit peu de marge de mouvement, elle se redressa et lui lança le regard le plus noir dont elle disposait. Une sale envie de lui asséner un coup de genoux bien placé lui traversa l’esprit mais malgré tout, elle n’avait pas envie de le blesser. L’émasculer mentalement la suffisait amplement et elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire à cette pensée. Sourire qui disparut au moment où il lui demanda ce qu’elle voulait. Elle venait tout juste de le lui dire ce qu’elle voulait. Mis à part une petite chose, lui, elle lui avait dit ce qu’elle désirait. Et elle se doutait qu’il ne parlait pas de son envie de rester ici. Elle avait beau ne pas être totalement libre de ses mouvements, piégée entre ses deux bras, Nysil se redressa et croisa les bras sur sa poitrine pour se donner une certaine contenance. N’en croyant pas ses oreilles, elle resta quelques secondes interdites lorsqu’il lui avoua qu’elle était naïve. Le coup de genoux paraissait de plus en plus alléchant, cela le remettrait peut-être un peu plus à sa place. « Jusqu’à présent on ne peut pas dire que ça te dérangeait. » Son ton était un peu plus acerbe que nécessaire mais elle ne voyait pas vraiment où il voulait en venir. Elle était naïve de lui avoir fait confiance ? De croire qu’il allait la laisser faire ? Qu’il désirait de nouveau gouter à ses lèvres, à leur baiser passionné ? Elle ne savait pas et là était bien le problème. Mais en tous les cas, elle ne se laisserait pas démonter. Il lui avait clairement fait comprendre qu’il souhaitait son départ et il avait été entendu.

Et toutes ses conclusions s’écroulèrent la laissant complètement perdue. Des conneries ? Mais de quoi parlait-il bon sang de bonsoir ? Il ne pouvait pas s’exprimer avec des phrases claires et ne pas donner des signaux contraires à tout bout de champ ? Son attitude revêche la quitta presque immédiatement tandis que l’espoir insidieux qu’il luttait contre quelques sentiments enfoui refit surface. Elle prit une grande inspiration, mordillant sa lèvre inférieure en inspectant son visage. Elle avait beau s’imaginer que c’était pour essayer d’y trouver un indice sur ses pensées internes, c’était principalement parce qu’il était beau. Il était de ces hommes qui présentent un visage d’apparence rude mais elle avait su voir derrière la façade. Alors qu’il reculait d’un pas, elle suivit son mouvement et avança vers lui. Elle ne voulait pas de cette distance. « Tu penses que c’était une connerie ? » Il savait exactement à quoi elle faisait référence, elle en était persuadée. « Parce que ce n’est pas mon cas. » Secouant la tête pour approuver ses propos, elle essayait de garder une apparence calme et sereine alors qu’à l’intérieur elle bouillait littéralement. Ils étaient en train d’en parler, enfin. « Au contraire, je pense que c’était extraordinaire. » Elle avança de nouveau vers lui pour pratiquement se retrouver acculée à lui. « Fort. » Elle se hissa sur la pointe des pieds pour poser sa main sur la joue du quartz et la caressa du bout des doigts. « Profond. » Elle fit légèrement pression sur son visage pour qu’il le baisse vers elle. « Vrai. » Il n’y avait plus eu de faux semblant entre eux, juste ce moment magique où un homme désire une femme. Elle commençait à lui ouvrir son cœur et même si elle n’attendait pas un fabuleux retour, elle se laissait aller à espérer. « Embrasse-moi Tori. » Ça avait beau être un ordre, sa voix était si suave, doucereuse que cela annulait sa dureté.
Revenir en haut Aller en bas

membre du mois
Toralin Ravengar
Toralin Ravengar
MESSAGES : 74
INSCRIT(E) LE : 25/05/2012
AVATAR : Jason Momoa
CRÉDITS : La p'tite peste
ÂGE : 30 ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyMar 29 Mai - 17:24

Si ses lèvres avaient pu détailler les courbes de sa gorge à cet instant, il en aurait eu une image plus incroyable encore. Et c’était parce que cette pensée lui avait effleuré l’esprit qu’il avait fait un pas en arrière, qu’il avait détaché ses mains de la pierre froide, battu en retraite. Mais Nysil avait suivit de près son mouvement, ajoutant au geste de recul de l’homme, un bref mouvement de son visage. Il s’était détourné, le menton levé, donnant trop d’arrogance à son attitude, alors qu’il fuyait simplement son regard. Oui, il avait pensé que c’était une connerie. « C’est une connerie ! » Il le pensait toujours. Mais pas la pire qu’il pouvait faire. Son regard revint sur elle, pour la voir secouer le visage, induisant chez lui une ombre de sourire, qui disparut dans la seconde, derrière un masque quasiment impassible. Ça avait été extraordinaire, à tel point qu’il avait su tout de suite que c’était une mauvaise idée. S’il la condamnait ? S’il perdait tout, encore une fois ? Elle avait fait un pas de plus vers lui, et Tori n’avait pas bougé d’un pouce, saisi par une incertitude aussi frustrante que fascinante. Nysil était si proche de lui, qu’il pouvait sentir le parfum de sa peau. Les muscles de sa mâchoire se contractèrent durement. Ça avait été fort, oui. Comme un coup de tonnerre, quelque chose d’immuable et violent, à l’instar de ce qui grondait encore en lui à cet instant.

Même sur la pointe des pieds, elle semblait petite, belle dans sa fragilité. La main de Tori s’éleva dans le dos de Nysil, à hauteur de ses reins, sans la toucher. Parce que s’il posait de nouveau ses mains sur elle… Il avait peur de perdre le contrôle. Le bout des doigts de la jeune Cendre s’étaient posés sur sa joue, et ceux du colosse virent s’emparer de son poignet, sans pour autant agir plus avant, laissant là cette main, dont la douceur cisaillait son self-control. Chaque mot qui sortait de ses lèvres saignait sa raison à blanc. Des mots choisis, comme chacun des gestes de Nysil. Profond, vrai. Il y avait une candeur enfantine dans ces mots, prononcé par une bouche qui avait les beautés du diable, mais ils étaient doux à l’oreille : et si il y avait vraiment quelque chose ? Quelque chose de profond ? Des rêves d’enfant fou. « C’est une chimère, Nysil. » Il l’avait prononcé dans un souffle. Même s’il était agréable d’y croire. Elle comprendrait, mais s’il était déjà trop tard ? Le visage de Torin opina légèrement lorsqu’elle fit pression de sa main, pour l’abaisser vers elle, et la poigne du grand Quartz se raffermit sur le poignet laiteux, accompagnant la résistance de sa nuque qui vint à retardement. Il l’avait désirée la première fois, il la désirait encore, et sa volonté à se réfréner battait de l’aile devant un besoin qui gagnait en intensité. Sa main se posa, immense sur elle, enserrant la taille terriblement mince de la Cendre, balayant l’idée même d’anticipation, tout comme ses doutes, en grande partie. Le corps avait peu de principes, et le cœur… Battait. Ils étaient vivants, et le présent prenait soudain une place excessivement imposante, lorsqu’elle ordonnait avec cette douceur infernale, poussant à un crime, déjà commis une première fois. Ce jour là, il avait été surpris par sa jalousie, piqué au vif par sa mauvaise humeur, attiré par tout ce qu’elle était… Et maintenant, il bouillait intérieurement.

La poigne du Quartz, qui s’attachait encore au poignet de Nysil, conduisit d’autorité la main d’ivoire jusqu’à sa nuque, avant de parcourir d’un geste fluide, l’avant bras de la jeune femme. L’embrasser, il en avait envie, plus encore que la première fois. Et pire alors, il avait envie de plus. « Et si tu finissais par le regretter ? » Beaucoup plus. Il était très sérieux, et pourtant il n’attendit pas d’avantage pour se pencher vers elle et capturer ses lèvres, goûtant à sa peau avec une avidité presque brutale. Il inspira son souffle, pressant sa main contre son dos avec une fougue difficile à contraindre, et lorsqu’il recula son visage, à peine suffisamment pour rompre le contact, retirant sa main pour lui rendre sa liberté de mouvement, il eut une seconde de lucidité. Pour ce monde, ils étaient une aberration, et il en ressentit une colère profonde. « Embrasse-moi. » Avec ses gestes à elle, sa fragilité, et toutes ses certitudes.
Revenir en haut Aller en bas

cendre
Nysil Imasia
Nysil Imasia
MESSAGES : 62
INSCRIT(E) LE : 19/05/2012
AVATAR : katie mcgrath
CRÉDITS : riddle
ÂGE : vingt-cinq ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyLun 4 Juin - 21:31

Il avait beau ne pas la toucher réellement, Nysil sentait la main de Toralin dans son dos comme un tison chauffé à blanc. Elle n’attendait qu’une seule chose, qu’il rende les armes. Il semblait s’accrocher à cette idée stupide que c’était une connerie mais elle était assez convaincue pour deux. C’est finalement son poignet qui fit le premier pas. Elle pensait qu’il allait simplement la repoussait mais il se contenta de l’effleurer. C’était une reddition sans en être une. Une sorte de laisser passer. Il ne se rendait pas encore mais elle sentait que sa force déclinait. Il ne la repoussait pas, ne se lançait pas dans un discours sans fin évoquant l’impossibilité tangible de cette relation. C’était aussi bien car elle n’aurait pas eu la patience de les énoncer, trop concentrée qu’elle était à se perdre dans l’obsidienne de ses yeux. Un sourire engageant planait sur ses lèvres et n’en fut pas chamboulé par la vague tentative de la repousser de l’homme. Une chimère. Peut-être bien. Peut-être qu’ils n’étaient pas fait pour vivre ensemble ou même pour passer le reste de leurs vies main dans la main mais pour le moment, il n’y avait qu’eux. Elle ne demandait pas grand-chose, seulement qu’il la regarde. Qu’il la regarde vraiment et qu’il arrête de voir la femme fragile, brisée qu’elle avait l’impression qu’il voyait dès qu’il posait les yeux sur elle. Et il posa sa main sur elle, et elle comprit qu’il avait finalement capitulé. Elle sentait avec une acuité toute particulière sa peau à travers le fin tissu qui l’habillait. Il lui semblait que son sang pulsait bien plus vite à cet endroit devenu incandescent. Nysil avait une conscience aigue de la distance qui les séparait et se prit à espérer plus que jamais qu’elle soit éradiquée. Lâchant sa main, ses gestes le conduisirent vers la nuque de la jeune femme qu’elle était ravie de lui offrir. Elle en aurait sans doute sourit si elle n’était pas tendu vers un objectif unique. Son bras se couvrit de chair de poule alors qu’il l’a couvrait d’une caresse tendre. Si son corps s’était rendu, son esprit lui ne semblait pas encore avoir reçu le mémo. Elle secoua la tête à sa question inutile. « Alors je le regretterais. » Il n’y avait aucune chance pour que ce soit le cas, ce n’était qu’un baiser, et elle le désirait de tout son être mais il y avait une infime possibilité pour qu’elle regrette ensuite. Et elle ne voulait pas avoir à lui mentir. Plus jamais.

Elle ne savait si c’était sa réponse ou simplement si le désir avait été trop fort mais il captura enfin ses lèvres en un baiser impérieux. Ce n’était ni tendre, ni doux mais sauvage et passionné. La douce représentation de ses propres désirs. Elle avait attendu longtemps, si longtemps qu’il lui accorde un nouveau baiser qu’en gouter la réalisation était inespéré. Ses mains se logèrent derrière la nuque de Tori tandis qu’il la pressait contre lui. Une main glissée dans ses cheveux, elle s’appuya d’elle-même plus encore contre ce corps, avide de son contact, comme essayant de se fondre en lui. Bien trop tôt à son goût, il finit par quitter ses lèvres, la laissant haletante. Elle ouvrit de nouveau les yeux pour l’observer et profita de ces quelques secondes de répit pour essayer de calmer son cœur qui voletait comme un colibri. Lorsqu’il utilisa ses propres mots, elle ne se le fit pas dire deux fois. Sa main repassa sur sa joue qu’elle caressa de nouveau tendrement. Son regard fixé au sien, elle lui sourit doucement avant d’approcher de nouveau ses lèvres des siennes. Passé le coup de la passion brutale, elle passe lentement sa langue sur le pourtour de ses lèvres avant d’y poser les siennes. Mais dès que sa langue s’infiltre entre elle pour caresser celle de Tori, l’avidité refait surface et Nysil s’empare de sa bouche sans attendre. Prenant appui sur ses épaules, elle finit par lui sauter dessus pour enrouler ses jambes autour de ses reins et régler une fois pour toutes leur problème de taille. Une fois à sa hauteur, la jeune femme oublia tout ce qui n’était pas lui, tout ce qui n’était pas chaire et passion. Son cœur battait si fort qu’elle s’attendait à le voir prendre son envol de sa cage thoracique et une douce chaleur prenait possession de son bas-ventre. « Nysil ! Nysil il ! » Une voix haute perchée la tira de sa passion pour s’arrêter aussi rapidement qu’elle était arrivée. A regret, elle quitta les lèvres de Tori pour tourner la tête vers l’enfant. « Il arrive, il sait que tu étais là. » La peur s’insinue où l’ivresse tenait place forte il n’y a pas trois secondes. Elle avait immédiatement comprit de qui elle parlait et savait que Toralin aussi. « Rentre chez toi. » Elle fit les gros yeux à la petite brune pour qu’elle obéisse et laissa tomber ses pieds au sol pour rejoindre la terre ferme. Une impression nébuleuse de quitter le paradis pour l’enfer fit surface mais elle n’y fit guère attention. « Je ne vais pas me cacher toute ma vie Tori. Je refuse. » Elle savait qu’ils allaient reprendre leur dispute où ils l’avaient laissé alors qu’elle avait encore son gout sur ses lèvres. Y passant un doigt, elle tourna le regard vers le bout de la ruelle. « Je ne me cacherai plus. » Elle ne voulait plus se cacher, de son pacificateur, des sentiments qu’elle ressentait pour Toralin, de son envie d’aider les familles moins loties qu’elle. C’était là sa personnalité, et elle ne pouvait plus se cacher d’elle-même.
Revenir en haut Aller en bas

membre du mois
Toralin Ravengar
Toralin Ravengar
MESSAGES : 74
INSCRIT(E) LE : 25/05/2012
AVATAR : Jason Momoa
CRÉDITS : La p'tite peste
ÂGE : 30 ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyMar 5 Juin - 6:16

Lorsque la main de Nysil repassa sur sa joue, Toralin aurait voulu répondre à son sourire, mais son visage se figea seulement, dans l’attente, comme si ce simple geste avait pu être quelque chose de complexe, ou d’infiniment difficile, quelque chose que la jeune Cendre savait faire alors bien mieux que lui. Les lèvres de Tori s’entrouvrirent à la caresse de sa langue, et un frisson remonta le long de son épine dorsale, contractant ses épaules et sa nuque. Il avait fermé les yeux avant même qu’elle ne pose ses lèvres sur les siennes, subissant la douceur cuisante d’un désir à rendre fou. L’ange de verre, la jeune-femme fragile prenait une dimension puissamment charnelle, et cette seule idée avait le pouvoir et de le rendre dingue et de l’inquiéter. Il soupira, comme un grondement sourd, sous l’assaut de la bouche grenat qui saisissait la sienne, et les effleurements patients, doux entre eux redevinrent instantanément brûlants, lorsque la langue de Nysil vint caresser la sienne. Souffles mêlés, désordonnés, partagés entre les contacts électrisants de leurs lèvres, Tori eut à peine un mouvement de recul lorsqu’elle appuya sur ses épaules pour venir l’entourer de ses jambes. Instinctivement, les mains du colosse vinrent se placer sous elle, à la naissance de ses cuisses, les doigts mêlés au tissu des vêtements de Nysil, lorsqu’ils se refermèrent sur le galbe affolant qui entourait ses reins. Il eut envie de jurer, dépendant des gestes d’un si petit bout de femme, mais la seule idée de l’arrêter maintenant était à la limite du supportable. C’était difficile, mais extraordinaire une fois de plus. Fort, profond… Vrai, peut-être. Comment savoir lorsque le corps se consumait d’impatience ?

Tori rouvrit les yeux lorsque la petite voix s’éleva un peu plus loin, appelant Nysil du bout de la ruelle. Le Quartz tourna les yeux dans sa direction, à l’instar de la jeune femme, qui lui ordonna même de rentrer chez elle. L’inassouvissement, cru, se déploya en lui comme une onde douloureuse. "Il" arrivait, "il" serait bientôt là. Inutile de se poser la question, il n’y avait qu’une seule personne au monde à laquelle tous pensaient à cet instant. Il délivra la Cendre de leur étreinte, libérant ses cuisses de ses mains, qui remontèrent contre ses reins, puis dans son dos, au moment ou Nysil mit pied à terre. Le retour à la réalité était brutal et la colère revint s’imposer d’elle-même dans le corps perclus de tension du grand Quartz, avant même les paroles de la jeune femme. Les pacificateurs étaient une plaie béante qui avait infecté les sous sols de la ville, et la gangrène prenait vite, bien trop vite, prête à ronger le cœur de la cité d’AnkNor. Mais plus que tout, l’un d’entre eux faisait naître une rage folle dans l’âme du grand Quartz. Tori baissa les yeux sur Nysil. Celui qui avait levé la main sur elle, et qui paierait pour ça. Cette sale vermine nuisible. Et il arrivait, maintenant ? Est-ce qu’il était seul ? L’expression de Toralin se durcit face à la jeune femme. Elle n’aurait jamais du sortir, jamais du se mettre à découvert, et c’était en partie sa faute à lui, qui n’aurait jamais du pour commencer, la laisser entre les mains de… Quelqu’un d’autre.

Mais Nysil ne voulait pas se cacher. Elle ne le voulait plus, et malgré le regard ombrageux du colosse, il ne répondit pas tout de suite. La petite fille qui les avait prévenus quelques instants avant avait disparu dans la ruelle rapidement, écoutant l’ordre implicite dans le regard de la Cendre, qui avait su se faire encore plus percutant que les mots. Torin soupira, agacé. Ils ne pouvaient pas débattre de ça maintenant, leurs dissensions étaient sans fin concernant la sécurité de la jeune femme. Le bout de sa langue affleura sa lèvre inferieure, encore humide de cette… Illusion ardente entre eux. Il se mordit la lèvre et ferma les yeux, encaissant le coup de la seconde réplique de Nysil avec une sorte de concentration nerveuse. Puis, en passant la main sur son visage, il tourna les yeux vers le bout de la rue, dans la direction qu’avait pris le regard de la Cendre. « Alors laisse-moi le tuer. » Là, maintenant. Et même s’ils étaient plusieurs, essayer au moins. Que faire d’autre ? Elle n’avait quand même pas l’intention de parlementer avec le fou dangereux qui l’avait laissée pour morte ? Hors de question. Passer un accord avec ce genre de créatures déviantes, c’était pactiser avec pire que le diable. Et pourtant, elle avait été si proche de lui… D’une façon qui échappait à Tori. Pourquoi ? Les seules réponses qui lui venaient étaient détestables, et alors, il préférait couper court, éviter de chercher à comprendre. « Tu penses qu’il est venu accompagné ? » Même si le grand Quartz devenait une cible privilégiée, et même s’il était blessé, ou pire... Tout ça n’avait pas la moindre importance. Il n’avait rien, et avait fait en sorte de préserver cette distance avec le monde qui l’entourait, le plus possible. Plus de passé, et pas d’avenir. Alors il n’avait rien… Hormis elle. Il ne savait même pas quel châtiment pourrait être prononcé à l’encontre de quelqu’un de son peuple, pour ce genre de meurtre, mais il doutait fortement de la clémence des gouvernants. « Tu devrais quand même te mettre à l’abri. » Seulement cette fois.
Revenir en haut Aller en bas

cendre
Nysil Imasia
Nysil Imasia
MESSAGES : 62
INSCRIT(E) LE : 19/05/2012
AVATAR : katie mcgrath
CRÉDITS : riddle
ÂGE : vingt-cinq ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyJeu 7 Juin - 21:40

Le regard de la brune quitta immédiatement le bout de la ruelle pour se poser sur Toralin. « Quoi ? Non ! » Sa réponse était sans attente. Elle n’avait pas même prit le temps de réfléchir, c’était hors de question. Personne n’allait tuer personne, il y avait bien assez de morts comme cela pour prévoir d’en ajouter de nouveau. D’accord, ce type était une ordure de première et peut-être qu’effectivement il méritait de rôtir en enfer mais ce n’était pas à eux de l’y expédier. Le sang n’avait que trop couler et elle ne voulait surtout pas avoir la mort d’un homme sur la conscience. Fut-ce celui-ci qu’elle rêvait parfois d’assassiner elle-même. Se rendant compte que ses paroles pourraient être mal interprétées, notamment au vu de son ancienne relation avec le pacificateur, elle ajouta finalement une explication. « Il mérite peut-être de mourir mais pas pour moi. » Elle n’était pas une raison suffisante pour qu’il tue quelqu’un, n’importe qui. Nysil comprenait qu’il ait envie d’éliminer le problème, il n’avait pas été violent qu’envers elle mais on ne résout pas la violence par la violence. Ce serait prêcher la paix avec la guerre. Et s’ils voulaient la paix, tuer les pacificateurs n’était pas la meilleure approche. Un nouveau regard vers l’allée principale la fit se baisser pour attraper le poignard qu’elle avait caché dans sa botte. Déjà elle se sentait moins exposée. Ce n’était pas comme si quelque chose aurait pu passer l’imposante carrure de Tori ceci dit. La brune fronça les sourcils après la question de son compagnon. Que pouvait-elle bien en savoir ? Prenant tout de même quelques secondes pour y réfléchir, elle fit mentalement le point sur ce qu’elle savait de lui. Et en règle générale, la bravoure ne faisait pas parti de ses grandes qualités. Mais à côté, il était assez orgueilleux pour penser n’avoir besoin de personne d’autre pour lui régler son cas, et assez vaniteux pour ne prendre aucun acolyte pour assister à la scène. Après tout elle l’avait trahi et c’était lui qui passait pour un imbécile aujourd’hui. Au final, elle n’était pas plus avancée. « Aucune idée. » Il s’attendait surement à cette réponse aussi n’observa-t-elle pas sa réaction, préférant se concentrer sur les bruits qui lui parvenaient. Elle venait de faire un pas en direction de l’allée lorsqu’il lui conseilla de se mettre à l’abri. En soupirant, elle se tourna vers lui et planta son regard dans le sien. Dire qu’il y a à peine quelques minutes elle était en train d’embrasser ces lèvres et qu’à présent elle était sur le point de se rebeller quant aux mots qui en sortaient. « Hors de question. » Elle ne se cachait plus, elle venait de le lui dire, elle avait semé son geôlier pour ne plus devoir se cacher. Ce temps là était révolu et ils avaient justement de quoi mettre leur nouvel arrangement à l’épreuve. Si ce n’est qu’ils n’avaient absolument pas d’arrangements puisqu’ils s’étaient embrassés avant d’avoir tiré de quelconques conclusions à leurs erreurs. Mais il n’y avait pas à dire, c’était un intermède absolument divin.

« A moins … » Une idée venait de lui traverser l’esprit. Nysil se mordilla la lèvre et hésita quelques secondes avant de la lui confier. « A moins que tu viennes avec moi. » C’était une requête sensée sur beaucoup de points. Avec lui, elle était certaine de rester en sécurité. Son pacificateur n’aurait aucune chance de la blesser ou même de la retrouver. Et si elle fuyait, il n’avait qu’à en faire de même. Ce n’était pas parce qu’ils n’étaient pas du même sexe qu’ils n’avaient pas les mêmes sentiments sur la fuite. Elle n’était pas faible, ce n’était pas une petite poupée de porcelaine, elle pouvait survivre. C’était une excellente suggestion et Nysil s’approcha de lui et se planta à quelques centimètres à peine de son corps. Posant une main sur son torse, elle inspira un bon coup avant de se lancer. « Viens avec moi. On doit surement avoir le temps de quitter le marché avant qu’il n’arrive. S’il te plait. S’il te plait viens avec moi. Je ne veux pas partir toute seule. Je ne partirai pas toute seule. » A peu de choses près, cela ressemblait à du chantage mais il n’en était rien. Elle voulait simplement qu’ils restent ensemble. Par-dessus toutes ses craintes, elle ne voulait pas qu’il soit blessé. Et surtout pas à cause d’elle. « S’il te plait. » Elle remonta sa main sur son cou qu’elle caressa du bout des doigts tandis que ses yeux se faisaient suppliants. Fuir ce n’était pas très glorieux mais elle tenait à la vie plus que tout. A leur vie. Éventuellement. Elle ne savait pas vraiment où ils en étaient mais ils pourraient avoir l’occasion de mettre les choses à plat. Si personne ne se faisait tuer dans les minutes qui venaient.
Revenir en haut Aller en bas

membre du mois
Toralin Ravengar
Toralin Ravengar
MESSAGES : 74
INSCRIT(E) LE : 25/05/2012
AVATAR : Jason Momoa
CRÉDITS : La p'tite peste
ÂGE : 30 ans

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” EmptyVen 8 Juin - 18:27

Non, la réponse de Nysil avait été sans appel, et l’expression de Toralin oscilla entre l’irritation et une sorte de perplexité intense, qui se lut aussitôt sur son visage. Pourquoi ? Cet homme était un danger pour tous ceux de son peuple, et plus que tout un danger pour elle, alors ce "non" sonnait de la plus étrange des manières en lui, comme une gifle, un retour à la réalité encore plus brutal que la petite voix de l’enfant qui les avait séparés quelques secondes plus tôt. Est-ce qu’elle avait des sentiments pour l’autre ? Est-ce qu’elle en avait encore ? Tori se rembrunit, inspira profondément avant de bloquer l’air dans ses poumons, mais ne répondit pas. Le pacificateur méritait de mourir pour toute les raisons du monde. Il n’était pas un homme, et sous aucun aspect ne méritait ce titre, usurpé, et que les Jurilans peinaient tant à accorder aux siens. Mais la jeune Cendre continuait de penser qu’il ne méritait pas de mourir… Pour elle. L’expression du grand Quartz se détendit à peine. Pour elle et pour tout le reste, le colosse pensait le contraire. Il méritait une fin sans honneur : noyé dans un fût de fruits talés, fondus en un magma de putréfaction aux relents d’alcool, ou encore une cuve d’eau corrompue par des décennies de stagnation, et qui remplirait ses poumons d’organismes qui le dévoreraient de l’intérieur. Mourir l’arme à la main était presque trop respectable pour une âme viciée comme la sienne, et la compassion de Nysil à l’égard d’une telle vermine, Tori avait beaucoup de mal à l’accepter. La violence était parfois un mal nécessaire.

Nysil s’était armée rapidement, et le colosse fit de même, détachant l’épée à son dos dans un geste ample. La jeune femme n’avait aucune idée du nombre de pacificateurs qui pouvaient avoir envahi le marché, et Toralin souffla finalement tout l’air que contenaient ses poumons. Comment aurait-elle pu le savoir ? Le mieux à faire c’était de la mettre à l’abri, au moins le temps de régler ça. Elle n’était pas faible, elle pouvait se battre, mais face à un homme qu’elle avait côtoyé pendant plusieurs années, quelqu’un qu’elle... Tori ressentit un pincement douloureux, au moment de lui dire de se mettre en retrait, et un de plus lorsqu’elle le refusa. « Nysil ! » Difficile de se focaliser sur l’approche de quiconque au bout de la ruelle, alors qu’il devait aussi tenter de la convaincre de fuir. A moins que…

Toralin avait froncé les sourcils. A moins que quoi ? Après un regard rapide à la ruelle encore déserte, le colosse secoua le visage, tendu par l’urgence de la situation. Nysil avait l’air d’hésiter et Tori entrouvrit les lèvres, prêt à l’exhorter à parler, lorsqu’elle se décida finalement. Elle voulait qu’il vienne avec elle. « Non. » Cette fois c’était lui qui semblait catégorique. Son instinct avait parlé avant même qu’il réalise pleinement ce qu’elle lui demandait. Il fallait en finir, et la fuite… La fuite était un déshonneur pour un gardien. La Cendre s’était campée devant lui, avant de poser une main contre son torse, réitérant sa demande alors qu’il détournait le regard, mordant l’intérieur de sa lèvre pour ne pas répondre avec la même assurance qu’un peu plus tôt. Ils n’avaient pas le temps de réfléchir à ça, mais Nysil ordonnait presque autant que sa paume, douce contre lui, tentait de convaincre. Elle ne voulait pas partir seule, elle ne partirait pas seule. Son regard se fit suppliant et sa main caressante sur son cou. Toralin pinça les lèvres, fixa un instant le bout de la ruelle duquel s’élevait des éclats de voix avant de rengainer la grande lame, à l’arrière de son épaule. Ils auraient à peine le temps. « On y va. Vite ! » Il attrapa sa main libre, la serrant dans la sienne, avant de l’entrainer à l’opposé du marché, vers le fond de la ruelle, qui tournait à angle droit sur un passage plus étroit encore.

Ils s’y engouffrèrent au moment ou les éclats de voix se répercutaient dans la ruelle. Avec une carrure comme la sienne, difficile de passer inaperçu, et Toralin recula dans le passage terreux, ramenant Nysil à lui avant de parcourir une partie du chemin au pas. Quelques enfants Quartz traversèrent une autre ruelle parallèle devant eux, et qui donnait de nouveau sur le marché, surement mis en fuite par l’arrivée du ou des pacificateurs. L’un d’entre eux leur jeta un regard terrifié, en pleine course, avant de disparaître au coin de la rue. Pour eux, il ne servait à rien de courir maintenant, il fallait surtout éviter d’être vus, et Tori avança lentement jusqu’à l’embouchure du passage étroit, pour observer de gauche à droite, la ruelle qui donnait sur la grande place. Là bas, trois hommes interrogeaient une lavandière qui tenait sous chacun de ses bras un gros ballot de linge. L’homme qui cherchait Nysil avait du se risquer seul dans la ruelle qui avait abrité la chimère fascinante qu’ils avaient été l’espace d’un instant. Jurilane de Cendre et Quartz…

Ils longèrent le mur, tournant le dos au marché, avant de presser un peu le pas. « Là bas ! » La voix avait comme explosé dans leur dos, et Toralin ferma les yeux, inspirant rapidement. D’accord, maintenant c’était le moment de courir. Il allongea la foulée, gardant la main de Nysil dans la sienne. Les pas pressés des pacificateurs résonnèrent dans la rue, à leur suite, et une bouffée de colère oppressa la respiration de Torin. La fuite exaspérait l’ancien Gardien d’Askard, mais il n’aurait jamais pris le risque de les affronter avec Nysil à proximité, trop téméraire, elle se serait surement mise en danger, ou pire, donnée à eux dans l’idée de lui éviter de tuer, ou d’être tué. La respiration du colosse gronda dans sa cage thoracique. Ici au moins, ils avaient encore l’avantage du terrain. Il l’entraina au coin d’une rue, bifurqua dans une autre, où les lavandières étendaient le linge. Ici, des draps ternes, immenses, les dissimuleraient en partie à la vue de leurs poursuivants. Avec sa taille, il restait repérable assez facilement, et une seconde, il pensa à se séparer d’elle. Ainsi, elle pourrait les semer plus facilement, mais l’idée qu’elle se retrouve tout de même seule face à l’un d’entre eux le dissuada.

Ils percutèrent presque une jeune-femme Quartz qui pliait des linges colorés. Elle leva les yeux, poussa un glapissement aigu, en rabattant ses bras contre elle, effrayée, et Toralin stoppa sa course, déséquilibré par l’élan, entrainant Nysil presque contre lui. Il fallait réfléchir vite, et la première frayeur passée, la jeune femme reconnut le couple, et l’expression d’urgence qu’ils avaient au visage. Elle indiqua une direction vague de la main. « Dans l’allée des Morgels, les anciens greniers ! Tu te rappelles ? » Le colosse tourna les yeux dans la direction indiquée par la main. Bien sur qu’il se souvenait, et c’était une excellente idée. « Met-toi à l’abri Neriss, ils sont plusieurs. » l’autre hocha vivement la tête, délaissant sa pile de linge pour partir elle aussi en direction des greniers à grain. Tori arracha l’un des draps gris qu’il passa sur Nysil, comme une large capuche, camouflant ses longs cheveux ébène, attachés en une queue de cheval. « ça va aller... »

En arrivant dans l’allée des Morgels, ils purent voir Neriss grimper, rapide comme l’éclair dans l’un des vieux greniers désaffectés. Les voix et les bruits de course précipitée les suivaient de loin et Toralin espéra qu’ils ne les avaient pas vus prendre la direction des anciens paillers. Ils parcoururent l’allée plus avant, et le grand Quartz aida finalement Nysil à grimper, le long d'une échelle abimée par le temps. Il escalada à sa suite, avant de s’enfoncer dans le sombre grenier, tapissé d’ivraie asséchée et de fines cosses de blé qui s’envolait sous leurs pas. Le vieux plancher grinçait sur leur passage et Toralin devait se baisser pour progresser vers le fond de la mezzanine. Puis il attira Nysil à lui. Maintenant il fallait attendre. Tori attrapa le pommeau de son épée, qu’il dégaina et garda à la hanche. « Est-ce qu’ils étaient tous là pour toi ? » A peine murmurée, ce n’était pas vraiment une question, mais plutôt une sorte de soupir plein de tension. Franchement, il en doutait, mais quelqu’un avait tout de même du renseigner le Pacificateur de la jeune femme, qui avait pu en profiter pour planifier cette petite descente au marché. Torin n’avait aperçu que trois Pacificateurs, mais n’avait aucune idée de leur nombre total, quant-à celui qui avait été le compagnon de la Cendre, aucun signe jusqu’à présent.

Le silence ne régna pas longtemps dans les alentours, et le visage de Toralin se ferma, avec l’impression que le bruit de leurs respirations se répercutait contre la toiture basse. Il exécrait la fuite, mais aurait peut-être encore plus détesté ne pas savoir où Nysil se trouvait à ce moment précis.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

“ shame on me, to need release. ” Empty
MessageSujet: Re: “ shame on me, to need release. ”   “ shame on me, to need release. ” Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

“ shame on me, to need release. ”

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LES ÂMES CROISÉES :: L'ENTRE DEUX :: Quartier des Quartz-