Tu ne trouves pas dommage,
que les grandes vérités soient de tels mensonges ?

Il y a deux catégories d'hommes dans ce monde. Les menteurs et les irréprochables. Les menteurs sont très forts dans l'art de la manipulation, on doute d'eux mais nous ne pouvons que les croire, même si, tout parait saugrenu. Les irréprochables sont digne de confiance, toujours sincères avec les autres. Moi, si je devais choisir une catégorie je dirais, que j'ai plus tendance à tirer vers l'homme menteur que le sincère sans reproche. Mentir, c'est vivre, mentir c'est continuer à respirer tranquillement sans se soucier du reste du monde. Mentir, signifie aussi des tas de choses. Le voleur est menteur, le voleur est fourbe et peut vous tendre un piège en deux temps, trois mouvements. Bon ou mauvais, qu'en sais-je de toute manière ? Voler me permet de vivre mieux d'une certaine façon. Mentir, voler, courir, escalader et dieu seul sait quoi d'autre. Difficile mais tellement bon à la fois. Continuer à prendre ce qui n'est pas à vous, que ce soit nourriture ou quelque chose de plus précieux. Sauveur de tout, sauveur de rien. En cette journée, je dois me diriger au marché. Prendre quelque chose, un je-ne-sais-quoi. Valandil m'a laissé carte libre. Entre temps, j'ai pu prendre une bourse bien remplie, que j'ai mise dans ma poche. Cette fois-ci, je verrais bien. En toute logique, je prendrais de la nourriture, qu'elle soit petite ou grande, salée ou sucrée. Je guette parmi la foule. Personne ne s'attarde sur un enfant, et je pense que c'est ça le point positif de mon âge. On ne porte jamais attention à un enfant dans la rue, on pense qu'il rigole, qu'il joue avec d'autres ou dieu seul sait quoi. L'enfant est fourbe, l'enfant est un secret, un mystère pour tous. Tout le monde pense qu'il joue avec des pierres, des petits objets trouvés au sol. Mais, il s'avère que l'enfant peut faire tout le contraire. Il est imprévisible. Mes yeux se posent sur la nourriture, des fruits, de la viande, du poisson et des tas d'autres choses. Mais, aujourd'hui, j'ai envie de sucré. Quelque chose qui fond dans la bouche et vous procure une agréable sensation. Oui ! Je mordille ma lèvre inférieure, tout sourire, l'air de rien. Puis, là je vois des pommes, je ne sais pas si elles sont séchées ou non, et à vrai dire, je m'en fiche au plus haut point. Le commerçant reste non loin de ses fruits, et ça, c'est problématique pour moi. Je réfléchis alors, tire des grimaces quelconques, avant de trouver une idée. Simple je vous l'accorde, mais tellement pratique.

Ma main se glisse sur une pierre, je disparais dans une ruelle non loin du lieu que je compte voler. Ma pierre voltige alors dans l'air et, elle s'écroule quelque part derrière le commerçant. Un fracas, un bruit et ce vieil homme qui se plaint, il se retourne, ne porte plus aucune attention à ce qu'il y a sur sa table. Le sourire large aux lèvres, je m'avance à toute vitesse puis attrape, non pas une, ni deux pommes, mais bien quatre, sans trop me faire remarquer, ou du moins je l'espère. Alors, comme simple précaution je me met à courir à toute vitesse. Les fruits dans un sac en lambeau, je m'éloigne gentiment du marché, en riant. Dieu que je peux rire. Une certaine fierté s'empare de mon corps. Je suis content de moi, et je sais que Valandil le sera aussi. Pour tout dire, son bonheur fait le mien. Je continue ma petite course, sauf que quelque chose me retient alors. J'en tombe presque mais, par chance je réussi à tenir encore debout. Je grogne alors, non, je me suis fait attraper ?! « Que ce qu - » Sauf que voir le visage de celui qui me tien, bloque ma phrase. J'écarquille les yeux, mon coeur s'emballe dans mon pauvre torse. Iboem. Iboem c'est qui pour moi ? Je ne sais pas tellement. Il me rappelle mon père, il n'a pas exactement son visage, mais il dégage quelque chose que lui avait. Son regard, sa façon de se comporter et dieu seul sait quoi d'autre. Je sens pour cette fois, un malaise s'installer dans ma tête. Je déglutis, tente de me dégager, mais, c'est impossible. Iboem est bien plus fort que moi. J'ai presque peur, peur qu'il ai vu ce que j'ai fais. Parce que, malheureusement voler est interdit par la loi. Je fronce mes sourcils et ajoute. « Lâche-moi ! » Je n'ose pas me défendre, quelque chose m'en empêche, une genre de petite voix qui me répète : Amandil, ne fais pas ça. Bêtement je l'écoute, bêtement je me laisse faire.