Sujet: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Sam 23 Juin - 7:46
elëyson khaleesi silisna
family, duty, honnor.
▷ nom :silisna (première branche).▷ prénom(s) :elëyson khaleesi. eleison, prends pitié.▷ âge :dix-sept ans.▷ date et lieu de naissance :anknor, le seize avril 231.▷ classe sociale :perle.▷ emploi :aucun pour l'instant ; destinée à revêtir la robe des historiens.▷ orientation sexuelle :homosexuelle.▷ situation familiale :fiancée à un quartz - longue histoire.▷ traits de caractère :forte. déterminée. sensible. a le sens de l'honneur et de la famille. aventureuse. tête de mule. émotive. révoltée. prête à aider. sensuelle. hypocrite. joue sur les apparences. compatissante. fière.▷ que pensez-vous des pacificateurs ?au début, elle ne les comprenait pas. parce que sa famille proche était pour l'intégration des quartz dans la société d'anknor, pour la paix sociale. elle ne comprenait pas cette haine contre le genre humain. et puis elle a compris. et puis elle a compris qu'on pouvait en avoir raz-le-bol, elle a compris qu'elle n'était pas heureuse, elle a compris qu'il lui fallait une cause, un coupable. les pacificateurs pourraient l'aider dans sa quête de vérité, elle en était persuadée.▷ groupe :perles.▷ avatar :ginta lapina.▷ crédits :applestorm et stered hearts.
just a little bit more
▷ se déguise souvent en servante pour visiter la ville cendre incognito. ▷ voudrait devenir guérisseuse et non historienne, mais elle ne veut pas s'opposer à sa famille. ▷ déteste qu'on la considère comme une enfant. ▷ a l'habitude qu'on loue sa beauté et ses cheveux d'or. ▷ aurait voulu naître cendre pour faire comme bon lui semble et ne pas devoir rendre des comptes à sa famille. ▷ aime venir en aide aux autres, pour se venir en aide elle-même. ▷ est soumise à sa famille, et fait passer ses désirs avant les siens propres. ▷ rechigne à remplir ses devoirs : travaux d'aiguille, plaire en société, bonnes manières, mais ne le montre jamais. ▷ songe parfois à fuguer et à faire passer sa disparition pour un enlèvement. ▷ ment à tours de bras, c'est cela, le monde de cour.
behind the screen
▷ prénom/pseudo :lady lala, ou juste lala.▷ âge :dix-huit.▷ t'habites où ?suisse.▷ type de personnage :personnage inventé.▷ votre rang :perle (aspirant à la robe d'historien) et pacificateur (novice).▷ as-tu recensé ton avatar ?non, mais peut-on me réserver la belle ginta ? ▷ comment as-tu découvert le forum ?par bazzart .▷ ce que tu en penses :je lorgne dessus depuis qu'il était à l'état de projet, et j'ai suivi toutes les avancées du fo'. vous vous rendez compte ? j'étais déjà accro avant même de consommer .▷ présence :régulière, maintenant que le bac est passé :D.▷ un dernier mot ? darren est à moi .
Dernière édition par Elëyson K. Silisna le Jeu 5 Juil - 19:01, édité 11 fois
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Sam 23 Juin - 7:47
everybody has a story
CHAPTER I. L’odeur me prenait à la gorge. A tel point que j’avais envie de partir en courant. Me réfugier dans les jupes de ma mère et laisser ce vieil homme crever. Mais ce n’était pas mon genre. On m’avait éduquée de façon à ce que je continue d’avancer malgré les claques dans ma face. Alors je bloquai ma respiration et appuyai à nouveau sur la blessure pour faire sortir le pus. J’entendais sa respiration sifflante et je sentais sa jambe trembler sous mes doigts, mais je n’y accordais pas attention. Je restais concentrée. J’appliquai alors délicatement un mouchoir humidifié pour nettoyer la peau tuméfiée. Ce n’était vraiment pas une belle plaie et je faisais avec. Ma priorité était qu’il ne perde pas sa jambe. Je terminai de bander sa jambe puis essuyai mes mains poisseuses de sang dans le drap que j’avais utilisé pour nettoyer la blessure. « Voilà, monsieur. » dis-je en me redressant. « Veillez à changer le pansement trois fois par jour et à le désinfecter en le mettant à bouillir. » Le vieil homme ramena sa jambe contre lui comme un animal blessé et ses yeux gris percèrent mon âme alors qu’il prononçait : « Merci, mademoiselle … » « Amazia. Je m’appelle Amazia. » mentis-je. Il insista pour que je partage son souper et j’acceptai. Ce n’était pas les ragoûts raffinés des appartements de ma famille, c’était salé et un peu trop gras, mais c’était un geste sincère. Qui voulait dire quelque chose. Je le remerciai, lui recommandai de bien soigner sa jambe, et quittai la masure au pas de course. Il était bien après six heures, heure à laquelle j’avais promis à Azylis, ma servante, de revenir. Elle devait maintenant se faire un sang d’encre à mon sujet. De mes mains encore tachées de sang, je serrai mon manteau autour de moi alors que je remontai la rue principale de la ville cendre. Sur le chemin, je m’arrêtai pour acheter un petit pain chez un marchand qui me remercia mille fois quand je lui dis de garder la monnaie. J’enfournai le petit pain dans ma bouche pour avoir les mains libres tandis que je me faufilais dans la muraille de la ville perle. Je marchai une cinquantaine de mètres dans un souterrain, puis débouchai au pied du mur de ma maison. C’était une grande bâtisse d’ocre rose, juste en bordure de la ville cendre et dont les seules ouvertures de ce côté de la demeure étaient les fenêtres des servants. Les appartements des Silisna, eux, surplombaient la ville perle. J’avalai le reste de mon bout de pain, puis pris appui sur le rebord de fenêtre du rez-de-chaussée, et grimpai le long du lierre pour déboucher dans la fenêtre ouverte du premier étage qui donnait sur la chambre d’Azylis. A peine je m’écrasais au sol que ma servante, échevelée et catastrophée, se rua sur moi. « Elëyson ! Vous voilà enfin ! Votre père vous cherche depuis une heure ! Pour une affaire d’importance, apparemment. » chuchotait-elle tout en m’ôtant ses propres habits de servante de sur le dos de ses mains expertes. « T’a-t-il dit de quoi il voulait m’entretenir ? » m’enquis-je en tenant les épaules de ma robe turquoise tandis qu’Azylis me la fermait. « Non. Mais il avait l’air impatient. Il se grattait comme un chien errant, vous savez. » Je ris. Lorsque quelque chose tracassait mon père, il avait toujours la manie de se gratter la base du cou et Azylis et moi en rigolions souvent. Azylis détacha mes cheveux et se mit à les brosser en hâte, faisant la grimace. « Dire que ces cheveux d’or vous attirent tous les compliments d’AnkNor et regardez comme vous les traitez. Un cendre prendrait mieux soin de son balai. » J’haussai les épaules. Contrairement aux autres femmes de cour, les flatteries ne m’atteignaient pas et je voulais être reconnue pour autre chose que la blondeur de mes cheveux, signe de « pureté » de la lignée Silisna.
J’étais dans mon lit lorsque mon père entra dans mes appartements, afin de confirmer la version d’Azylis prétextant un rhume qui m’avait poussée à me reposer une petite heure. Je constatai, dans le col en V de sa chemise, une rougeur, trace d’anxiété. Je me retins de rire. « Elëyson, j’espère que vous vous sentez mieux. » « Oui, père. Azylis m’a fait savoir que vous vouliez me parler ? » Son visage se durcit et il vint s’asseoir sur mon lit, à mes pieds. Ses yeux me détaillaient et mon cœur rata un battement ; avait-il découvert ce que je faisais de mes après-midis ? Je forçai mon visage à rester impassible, puis mon père soupira enfin : « Vous n’allez pas aimer ce que je vais vous annoncer, ma fille. Je ne l’aime pas non plus, mais il en va du bien de la cité et du bien de Sa Majesté … » « Qu’y a-t-il, père ? » parvins-je à m’inquiéter, malgré la salive qui se solidifiait au-dedans de ma bouche. « Je vous ai fiancée. » Mon cœur s’écrasa au sol dans un grand fracas de liberté bafouée. J’y avais cru. Parce que ça faisait quatre ans qu’on aurait dû me marier, j’avais cru pouvoir y échapper. Mais ce que la vie donne, elle le reprend toujours, n’est-ce pas ? Et elle récupère les intérêts au centuple. Mariée. C’était la fin. La fin de l’enfance, la fin de ma liberté. Je serai une coquille vide à dix-sept ans. « Elëyson, vous allez bien ? » « Oui, oui. » répondis-je, absente. J’étais déçue, terriblement déçue. Déçue de la vie, déçue de l’amour. Je pensais qu’il pouvait abattre les obstacles, détruire le malheur. Mais je m’étais fourrée le doigt dans l’œil jusqu’à l’os. Ce n’était rien que des paroles en l’air destinées à saupoudrer la réalité d’un mensonge. J’étais trop conne de croire aux apparences. « … qu’une bonne chose. Tu savais que ce jour viendrait, le jour où tu épouserais ta citoyenneté à part entière. AnkNor a besoin de robes, mais elle a aussi besoin de petits perles … » Voilà qu’il parlait d’enfants, et j’en eus la nausée. Hier était le temps de ma vie où je jouais aux billes avec les gosses de la ville cendre. Mon père continuait de murmurer des paroles qui se voulaient apaisantes tout en me caressant les cheveux de ses doigts. Un geste qu’il s’était défendu d’effectuer voilà dix ans. Dégoûtée. Dégoûtée j'étais. Sans savoir que je n'étais pas au bout de mes peines...
CHAPTER II. La foule perle se pressait sous nos balcons comme les moineaux sous une table, à récupérer les miettes. Et moi j'étais forcée de sourire. Je carrai les épaules et levai la tête bien haute, visible à tous ceux qui venaient se réjouir de mon malheur. Aujourd'hui, on me promettait à un homme, on unissait mon destin au sien. Qui était-il, d'ailleurs ? Je n'en avais pas la moindre idée. Et j'en avais rien à foutre. C'était sûrement un de ces courtisans mielleux qui ne désiraient que récolter les restes du prestige des Silisna, un homme aux manières extravagantes dans le seul but de plaire à la masse. Un homme-masque, un homme-caméléon. Le genre d'homme que mes cousines avaient épousé. Ils étaient tous pareils, et ils ne m'intéressaient pas. Je croisai délicatement mes jambes et fis comme la foule en contrebas ; j'attendis. Finalement, mon père apparut et s'appuya sur la rambarde, faisant taire tous les murmures des invités. Il les scruta du regard, puis prit la parole. Tous les mots s'écoulaient de sa bouche avec aisance, car répétés maintes et maintes fois, il s'adressait à la foule, les prenait à parti, virevoltait pour donner de la profondeur à son discours. Il était comme un poisson dans l'eau, maître des menteurs, prince de la rhétorique. Il parlait de mon bonheur, de ma contribution au bien de la cité, de mon cœur tendre, de ma jeunesse innocente, de mon amour pour tous les Jurilans. Il en parlait si bien que j'aurais presque pu y croire moi-même. La foule était en ébullition, pendue à ses lèvres maquillées pour l'occasion. On ne se préoccupait pas de moi, on ne voyait pas le vide dans mes yeux. Pour eux, ce n'était qu'une belle histoire conté par un orateur hors pair. « ... un événement majeur dans l'histoire d'AnkNor. Aujourd'hui nous célébrons la paix de la cité et sa prospérité. Aujourd'hui nous sommes les acteurs-mêmes de la grandeur de notre cité bien-aimée en célébrant les fiançailles d'Elëyson Khaleesi Silisna, fille de Leondar et d'Edith-Ayanëlle Silisna, et de ... » Comme un seul homme, la foule retint son souffle et malgré moi je fis de même. Tous les regards étaient portés sur la porte en bois massif derrière moi, attendant qu'elle s'ouvre sur l'homme dont je deviendrais la femme. Puis je l'entendis pivoter sur ses gonds. Et tout dérapa. J'aurais dû voir des sourires et des larmes de joies, des femmes s'évanouir de bonheur. J'aurais dû entendre des cris, des acclamations, des applaudissements. Mais tout était bien trop silencieux. Silencieux comme la mort. Et sur chaque visage je lisais étonnement, choc, voire révulsion. Piquée au vif, je voulus me retourner. Voir cet homme qui pétrifiait la foule perle. « Harrund Tel'Skarsgard. » Et je sus. Par la consonance gutturale de son nom, je sus que c'était un Glauque. Je veux dire, un Quartz. Et tout me revint en tête. La sympathie de ma famille pour les Quatrz. Leur volonté d'instaurer la paix sociale entre les murs d'AnkNor. Malgré tous les beaux discours qu'ils m'avaient servis, je n'avais qu'une pensée en tête : ils m'avaient utilisée pour une cause. Ils m'avaient fiancée à un Quartz pour favoriser leur intégration, pour faire des Quartz une caste à part entière. Et ce, sans me demander mon avis. Et au détriment de ma propre sécurité. Un seul coup d’œil aux perles rassemblés en contrebas m'apprit que, cette fois, toutes les belles paroles de mon père ne parviendraient à convaincre personne. C'était une union impie, contre-nature. Et je partageai leur point de vue. Car je ne pouvais haïr mon père pour ce qu'il me faisait endurer. C'était bien trop dur de haïr son propre père. Alors je choisis la solution de facilité : je choisis de haïr Harrund. L'étranger aux cheveux noirs. La brute venue d'ailleurs. Le garant de ma captivité. La clef de mon désespoir. Comme ça, sans le connaître, je le haïs. Et je n'avais que mon père à blâmer pour cela... Un grondement de murmures outrés monta. Bientôt suivi de huées. Je restai impassible, digne. Malgré les erreurs de mon père. On traita Harrund de tous les noms ; on m'insulta de traînée. La semaine précédente, j'avais dix-sept ans, et j'étais la fille la plus prisée de la Cour après la princesse. J'étais libre et j'étais heureuse. Aujourd'hui j'avais toujours dix-sept ans. Mais j'étais dévastée. Sans réputation et sans avenir. C'était cela, la vie de Cour : un faux pas, et vous sombriez dans l'oubli. Si ce n'était pire. Nous reculâmes en direction de la demeure alors que la foule commençait à nous lancer denrées, graviers et autres. Ça virait à l'émeute. J'avais toujours été fragile. Et me voilà brisée. Harrund m'ouvrit la porte et me poussa à l'intérieur alors qu'un pot de fleurs s'écrasait à quelques centimètres de nous. Je ne me retournai pas. Je courrai, courrai jusque dans ma chambre. Un sanglot m'ébranla. Maintenant je pouvais m'autoriser à être faible.
CHAPTER III. Mon père n'avait pas annulé les fiançailles. Malgré l'opinion publique et au détriment de ma propre sécurité. Car j'étais désormais la cible de la haine contre les Glauques, le symbole-même d'une mixité répugnante. Mais mon père irait jusqu'au bout, avec ce mariage, même si je devais pour cela être entourée jour et nuit de gardes pour m'assurer un minimum de sécurité. Si la chandelle de l'espoir de liberté avait continué de brûler dans le noir, elle avait désormais était mouchée. J'étais un pantin dont tout le monde voulait tirer les fils, il semblait. J'avais essayé de faire entendre raison à mon père et j'avais payé cette insolence. Il savait ce qu'il faisait, ou du moins tentait-il d'en convaincre le monde. Il ne pouvait pas annuler le mariage maintenant, car ce serait briser la promesse d'espoir qu'il avait faite aux Quartz. Et il était persuadé que les Jurilans finiraient par adopter un jour ou l'autre son point de vue : les Quartz n'étaient pas assez intégrés pour être acceptés dans la société, et étaient trop intégrés pour être vulgairement chassés d'AnkNor. Point de vue que partageait le roi. Je me demandais d'ailleurs si ce mariage ne résultait pas de la volonté de Sa Majesté, qui avait toujours vu dans les Glauques un peuple ami. Mais de qui provenait la décision ne changeait en rien la réalité de la situation : j'allais épouser Harrund, quelle que soit la violente réaction que cela susciterait. C'est pourquoi j'avais passé ces derniers jours auprès de précepteur, polissant mes manières, m'entraînant à la couture, m'améliorant aux fourneaux, travaillant ma conversation pleine d'esprit, d'autant plus que j'avais interdiction de mettre un seul pied dehors compte tenu des circonstances. Bien que je serais assistée dans toutes les tâches ménagères par des servants, je recevais la meilleure éducation d'AnkNor, pour devenir une brillante historienne, mais surtout la plus admirable compagne que la cité ait comptée jusqu'alors. Je devrais être aux petits soins de mon mari, montrant ainsi la bonne volonté de l'élite Jurilane vis-à-vis des Quartz. Je devrais être douce, intelligente, vive, drôle et ainsi redorer l'honneur de ma famille que mon père avait détruit. Cette semaine passa lentement. Parce que je ne pus me promener dans la ville cendre ni même sentir le soleil sur ma peau. Parce que j'étais accablée de travail aussi. Mais il m'empêchait de penser, et donc de me torturer. Mais aussi parce que chaque fois que je me promenais dans les salons de ma grande demeure, je sentais les regards sur moi. Qui me jugeaient. Certaines familles perles avaient coupé les ponts avec la nôtre, nous montrant ainsi leur dégoût pour une union inter-castes des plus ignobles. Très peu nous accordaient encore leur respect, et ne le faisaient sûrement que sur ordre du roi lui-même. J'écopai donc de la mission d'apporter la paix entre les perles et les Quartz. Si je réussissais, la cité ne connaitrait plus de troubles et la famille Silisna serait à nouveau respectée et serait reconnue publiquement comme la plus fidèle à son roi depuis des siècles. Si j'échouais...
Je fixai ma fine tresse sur le haut de ma tête avec des épingles. Azylis m'avait proposé de le faire à ma place, mais j'avais refusé. M'occuper les mains m'empêchait de penser. Chaque épingle que j'enfonçais, chaque petit cheveu que je rentrais, je le faisais pour Harrund. Pour être belle à ses yeux. Ou plutôt pour satisfaire mon père. Qu'il soit fier de moi. Dans mon miroir, je voyais mes mains pâles trembler alors que je terminais ma coiffure. Et soudain, on toqua à la porte. Je ne savais pas qui c'était, mais si les gardes postés devant l'entrée l'avait laissé approcher, c'était un ami. J'intimai aux gardes de laisser entrer le nouveau venu et me levai pour l'accueillir. C'était une belle jeune femme au sourire mystérieux qu'il me semblait avoir déjà croisée au cours de réceptions. Elle s'inclina devant moi : « Mademoiselle Silisna. Militine Dëvyatan. » Je fis à mon tour la révérence et, lorsque je me relevai, elle dardait sur moi un regard brillant. Elle tourna autour de moi un instant, semblant me détailler sous toutes les coutures, puis se mit à parler : « Vous faites honneur à tout ce que l'on dit de vous, mademoiselle. Une bien belle et douce créature que voilà. Et vous transpirez la bonté et l'innocence. » Tout en disant cela, elle ne s'était pas départie de son sourire amusé. Je ne savais ni qui elle était, ni ce qu'elle était venue faire dans mes appartements, aussi répondis-je de manière plus agressive que je ne l'aurais voulu : « Ce que l'on disait de moi... Puis-je savoir quelle est la raison de votre visite ? » Militine ne se formalisa pas de mon ton et, sans abandonner son sourire énigmatique, elle déposa sa veste de coton brodé sur une chaise. Je ne pus que remarquer désormais que sa robe laissait voir un décolleté plongeant. « Dois-je présumer que votre père ne vous a pas informée de ma venue ?... C'est pourtant sur sa demande que je suis là. » répondit-elle d'une voix vibrante. Cela ne m'étonnait pas qu'il ne l'ait pas fait ; la communication n'avait jamais été son fort. Ce mariage en était la preuve même. Je secouai doucement la tête. Son sourire s'élargit et elle s'approcha de moi. Ses yeux clairs étaient vrillés dans les miens, comme lisant jusqu'au plus profond de mon âme. Et, d'un doigt délicat, elle me caressa la joue. « Il y a plus d'un moyen de séduire un homme, Elëyson. » susurra-t-elle. Elle tourna autour de moi dans un froissement de jupons, son souffle dans mon cou. Mon cœur s'accéléra sans que j'en comprenne la raison. Je sentis ses doigts dénouer ma tresse et je fis un geste pour l'en empêcher. Elle repoussa doucement mes doigts et délia mes cheveux qui tombèrent en cascade sur mes épaules. « On vous enseigne à être un plaisir pour leur vue, on vous enseigne à concocter des plaisirs pour leur goût. On vous enseigne à être d'une compagnie plaisante. Mais il est un plaisir qu'on laisse à votre ignorance jusqu'à votre nuit de noces... » murmuraient ses lèvres dans le creux de mon oreille. Je commençais à comprendre. Mais j'avais peur de comprendre. Militine termina son tour autour de moi et apparut nue à mes yeux. Elle était si proche de moi que je voyais le grain parfait de sa peau d'albâtre sur ses seins bombés. Je relevai les yeux en hâte, cherchant son regard. Je le trouvai. Je m'y accrochai. Il détaillait chacune de mes réactions sans se départir de sa lueur taquine. Quand elle eut enfin marre de me mettre mal à l'aise, elle posa ses lèvres sur les miennes. C'était doux, c'était sucré. Je répondis à son baiser sans me poser de question. Ses doigts fins dénouèrent mon corset sans que je pus le retenir. Et ma robe tomba à mes pieds. Elle pressa alors son corps chaud contre le mien, m'amenant allègrement jusqu'à mon lit. Je sentis le velours des coussins dans mon dos et je fermai les yeux. fort. Très fort. Mais le rêve continuait. Je sentis ses mains me caresser les hanches, me caresser les cuisses. Je sentis ses lèvres descendre lentement, lascivement le long de mon cou, tracer un chemin de braise et de désir jusqu'à mon téton droit. Je gémis, la serrant contre moi comme je n'avais jamais serrée personne. Je n'étais plus seule. Je répondis à ses caresses, mais mes doigts étaient fébriles. Comme engourdis. Soudain, deux doigts de Militine entrèrent en moi. Je criai dans la nuit.
CHAPTER IV. La pluie battante s'abattait avec un fracas épouvantable sur les pavés autour de moi. Trempée jusqu'à l'os et les habits de servante d'Azylis collant à ma peau, j'hésitai. Je savais que ce ne serait pas facile et que si je prenais cette décision, je ne pourrais jamais faire marche arrière. Je serais obligée de poursuivre, quoiqu'il arrive. Et puis je pensai au mariage qui aurait lieu dans deux mois tout au plus. Je pensai aux huées, aux pots de fleurs lancés le jour de mes fiançailles. Je pensai à ma liberté en lambeaux. Je pensai à mon père. Je pensai à Harrund. Je haïssais Harrund. Je haïssais Harrund pour ce qu'il était. Un Glauque. Un étranger. Un voleur. Je haïssais Harrund pour tout ce qu'il représentait. Mon malheur. Ma captivité. Je le haïssais pour avoir fait de moi une étrangère à moi-même. Je ne me reconnaissais pas, je m'étais perdue au-dedans de moi-même. Je n'étais plus que l'ombre de celle que j'avais l'habitude d'être. Auparavant pleine de joie de vivre, je n'étais plus que haine et amertume. Auparavant si pure, je m'étais laissée aller à goûter aux plaisirs les moins nobles. Je cherchai ma voie. Je cherchai le chemin du bonheur. Et je savais que je ne pourrais l'atteindre que si je parvenais à canaliser ma haine. Trouver une cible, trouver une cause. Et soudain je n'hésitai plus. Mes doutes s'étaient tus et j'avais désormais la certitude que j'avais pris la bonne décision. Que c'était le seul moyen pour mettre de l'ordre dans ma vie, le seul moyen pour être en paix avec moi-même. Je haïssais Harrund. Plus rien n'avait d'importance. Et je poussai la porte de la chaumière où les Pacificateurs se réunissaient ce soir.
Dernière édition par Elëyson K. Silisna le Mar 3 Juil - 16:48, édité 8 fois
S. Allivya Pendar
MESSAGES : 532 INSCRIT(E) LE : 02/05/2012 AVATAR : karen gillan CRÉDITS : .lollipops ÂGE : vingt-quatre ans.
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Sam 23 Juin - 11:07
Bienvenue fan de starkid Alors, le bac est enfin fini Juste, nous ne sommes pas réellement emballées par l'utilisation de la famille royale qui serait fortement avantagée par rapport aux autres enfin on peut en discuter mais si tu as une roue de secours
Isalys E. Azariel
MESSAGES : 457 INSCRIT(E) LE : 05/05/2012 AVATAR : emma awesome watson. CRÉDITS : avatar - timeless | gifs - tumblr | code signature - brownie ÂGE : dix-sept ans.
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Sam 23 Juin - 16:20
Bienvenue GINTA, GINTA
En effet, nous avons fait une annexe des familles importantes jouables, et la famille Onchêne ne s'y trouve pas, parce qu'elle serait vraiment trop importante (bien que me faire dicter des ordres par Ginta, là ne serait pas le problème ). Mais si tu peux changer ce serait parfait Ton prénom tue par contre
Melyanä Albaro
MESSAGES : 34 INSCRIT(E) LE : 28/05/2012 AVATAR : olga kurylenko. CRÉDITS : insuline. ÂGE : vingt-six ans.
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Dim 24 Juin - 14:35
GINTA choix divinissime ! Sois la bienvenue !
Amandil Urulóki
MESSAGES : 165 INSCRIT(E) LE : 23/05/2012 AVATAR : i. HEMPSTEAD-WRIGHT CRÉDITS : RUTLEDGE ASYLUM. ÂGE : 12 ans
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Dim 24 Juin - 14:40
GINTAAA. BIENVENUUE et bonne chance pour ta fiche !
Hiyèl Skapetês
MESSAGES : 45 INSCRIT(E) LE : 24/05/2012 AVATAR : Shiloh Fernandez. CRÉDITS : Castiells. ÂGE : 22 ans.
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Dim 24 Juin - 15:06
GINTAAA ma modèle préférée Bienvenue parmi nous et réserve-moi un lien au chaud tiens
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Lun 25 Juin - 9:48
merci à tous !
allivya & isalys → merci beaucoup je me doutais bien que ça serait en fait un peu problématique, le nom de famille :s c'est pour ça que j'avais préparé un mp mais il s'était fait bouffé par la maintenance j'en ai envoyé un nouveau à allivya par contre, pour expliquer mes choix et ma future histoire, mais si elle ne vous convient pas, je changerai dès que je trouve une nouvelle histoire (:
melyanä → merci et bondiou ce que je peux te retourner le compliment
amandil → isaaaaaac ! merci mon petit !
hiyèl → shiloh, douxjesusmariejoseph, je peux même te réserver un lien TRES au chaud
Toralin Ravengar
MESSAGES : 74 INSCRIT(E) LE : 25/05/2012 AVATAR : Jason Momoa CRÉDITS : La p'tite peste ÂGE : 30 ans
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Lun 25 Juin - 10:17
Bienvenue ^^ Bon courage pour ta fiche.
S. Allivya Pendar
MESSAGES : 532 INSCRIT(E) LE : 02/05/2012 AVATAR : karen gillan CRÉDITS : .lollipops ÂGE : vingt-quatre ans.
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Lun 25 Juin - 10:35
Je n'ai même pas remarqué ton sublimeee avataaar On en parle entre admins en tout cas mais par contre être directement sa fille ca sera impossible
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Lun 25 Juin - 10:41
toralin → merci beaucoup ! GoT powaaaa
allivya → pas de souci, une nièce, une cousine au dixième degré, même, ça me va merci beaucoup de considérer le truc, prenez votre temps, je suis pas pressée :D merci encore et désolée du désagrément !
S. Allivya Pendar
MESSAGES : 532 INSCRIT(E) LE : 02/05/2012 AVATAR : karen gillan CRÉDITS : .lollipops ÂGE : vingt-quatre ans.
Sujet: Re: ELËYSON △ misguided, i mind it, i'm missin' the train. Lun 25 Juin - 10:47
C'est pas grave, j'adore les personnages complexes en général Je te mpotte dans les minutes à venir