▷ Isalys prend chaque matin un long moment pour se coiffer ▷ adore les sorbets aux esprits de donna Scirilla ▷ bien qu'elle méprise les cendres et déteste encore davantage les quartz, elle va souvent se balader dans la partie basse d'AnkNor, ayant toujours besoin de bouger ▷ n'aime pas sa couleur de cheveux qui oscille entre le blond et le brun, et se teint donc souvent d'une couleur ou de l'autre ▷ ne supporte pas de rester inactive et préfère dire ou faire une mauvaise que rester effacée ▷ passe souvent sa main droite sur l'arrière de son cou ▷ aime le blanc et le noir, mais déteste le gris, ce qui reflète un peu son état d'esprit ▷ se passe la langue sur les lèvres lorsqu'elle réfléchit ▷ ne pleure jamais et laisse sa joie apparaître sur ses traits, mais jamais sa tristesse ▷ se montre froide, cynique ou détachée lorsqu'elle est touchée ▷ appelle ses parents "père" et "mère" et vouvoie tout ceux qu'elle ne connaît pas.

▷ Isalys n'est rien, en soit. Une Perle, certes, et non pas une Cendre. Une jeune fille née dans une famille assez riche, fille de deux Robes. Sa mère porte celle des Prêtres, et son père celle des Ingénieurs. Cela signifie-t-il qu'elle peut, ne serait-ce que sur simple volonté, acquérir une place dans la société ? A-t-elle pour autant une quelconque utilité dans la cité, est-elle celle qu'elle pense ou aimerait être ? Elle n'est rien. Juste un amoncellement de motivations inconnues de tous et d'une froide obscurité. Rien, elle n'est rien. Mais pour elle, elle paraît être tout. A la fois le centre, la composition et l'enveloppe de l'univers. Elle se trompe elle-même, se voile l'esprit d'une couche de sombre ambition. Elle n'est rien.

Sans doute sa paisible enfance lui a-t-elle laissé croire à un avenir parfait et à une réalisation permanente de chacun de ses souhaits. L'amour de ses parents, couplé aux compliments de ses professeurs pour son travail permanent et aux remarques admiratives de ses camarades ne souhaitant pas s'attirer ses foudres, lui ont fait croire qu'elle était une entité supérieure aux autres, une jeune femme parfaite moulée dans un corps de frêle jeune fille, pas encore adapté à son incommensurable destin. Mais bientôt, elle en est sûre, elle sera reconnue à sa juste valeur. Sans les regards des autres et une attention constante à sa propre personne, elle se sent vide et inutile. Elle est née pour être admirée et s'accorde à croire que cela ne tardera pas, puisqu'elle est apparemment plus intelligente, plus mâture, plus réfléchie que chacun de ceux qui l'entourent. Parfois, il lui arrive d'éprouver elle-même de l'envie en voyant un adulte, au delà du respect qu'elle leur porte à tous ; un adulte expérimenté et armé face à la vie, et qu'elle se choisit un temps pour modèle. Elle en est certaine... Plus tard, elle sera respecté et respectable, aimée et aimable, et ne pourra craindre personne. En vérité, elle n'en est pas certaine. Elle essaie juste de s'en convaincre, pour briser l'image de la pauvre et pathétique fille qui l'a suivi un temps, alors qu'elle avait tenté de faire ami-ami avec un Quartz en l'insultant et en le rabaissant plus bas que terre. A cette époque-là, elle se croyait vraiment spéciale. A présent, tout n'est plus qu'une affaire de façade. Voilée, rayée, sale. Mais assez forte pour ne pas se briser.

Dans peu de temps, elle annoncera son vœu à l'occasion de la cérémonie de la lune chaude. Elle est destinée à porter une Robe, et cela n'est pas une image qu'elle porte sur elle sans s'y adapter ; non, ceci est vrai et fait partie d'elle. Elle suit depuis des années ses études à l'école des Aspirants et aura donc l'honneur, ou l'espère, de revêtir la Robe qu'elle demandera. Cela fait des mois que l'image qu'elle se fait de la cérémonie tourne et retourne dans sa tête, tant elle est impatiente. Isalys se représente cette journée-là comme un passage à l'âge adulte, à l'âge invincible où elle saura enfin où elle va, et où elle pourra s'atteler de toutes ses forces à réaliser ses volontés. La jeune Aspirante a une idée précise de la Robe qu'elle voudrait porter et s'imagine déjà, sortie du cercle des études. Indépendante. Elle n'a de cesse de parler de ce moment, comme si celui-ci allait lui apporter la consécration en la comblant de manière évidente. Elle n'a jamais pensé à ce qu'elle pourrait après, à quel but elle pourrait avoir. Elle sait juste qu'elle veut être au-dessus des autres. Point bien peu précis, concret et encore moins réalisable ; mais elle y croit et s'accroche à cette pensée. L'ambition la torture, la démange, et jamais elle ne s'arrêtera de vouloir tout contrôler, être maître de chacune de ses actions et de ses paroles. Pour cela, il lui faut se créer une place et se creuser un nid d'où personne ne sera en mesure de l'atteindre. Mais une fois ce nid fait, ou commencé... ? Elle n'a jamais pensé à la suite et ne le fera sans doute jamais. La jeune fille est trop ancrée dans son présent teintée d'ambition qu'elle ne réfléchit qu'à court terme. Les buts vitaux pouvant subvenir à sa vie, à sa vraie vie, et faire son bonheur, elle ne le connaît pas. Elle n'est qu'une carapace vide, qu'une coquille en quête de substance, qui finira par se désagréger d'elle-même sans pouvoir se protéger de l'extérieur. Fade, puis invisible.

Elle commence à sentir que tout se referme sur elle, s'éveille à peine au monde ; mais réussit aisément à se convaincre que cela ne nuira pas à ses projets. Elle hait du plus profond de son être les Quartz, qu'elle tient pour responsable d'une trop grande méfiance qui lui a pourri chaque seconde de sa vie avant qu'elle ne s'en serve comme d'un avantage. Elle les hait, et pourtant. Il y a quelques semaines, elle en a rencontré un, en se promenant dans la partie basse de la ville, dans laquelle elle se réfugie pour se sentir puissante et remplir son cœur d'orgueil et d'ambition supplémentaire, parce qu'elle ne veut pas être "comme ça". Il avait des cheveux reflétant l'obscurité entourant son espèce, la noirceur intérieure qu'Isalys n'aurait pas été étonnée de voir sortir de sa bouche. Il l'a abordée, elle ne savait même pas pourquoi, et aurait préféré ne jamais le savoir. Puis il lui a parlé de sa mère, qui lui ressemblait tant, et qui venait souvent à la chapelle de Kaïa, dans la ville Cendre. Il l'a complimenté, lui a fait part de l'admiration qu'il ressentait pour cette femme. Elle l'a écouté, puis l'a insulté. S'est détournée d'un geste et a préféré ignorer ses appels. Comment un Quartz, ou plutôt un demi-Quartz, pouvait-il se montrer si humain ? Comme pouvait-il paraître vraiment touché, faire apparaître une vraie lueur d’admiration dans ses yeux ? Et forcer à ce point le regard, en laissant échapper cette douce vigueur empreinte d'une beauté étincelante ? Isalys s'était laissée troubler par ce garçon, alors qu'elle le détestait pour jouer un jeu d'humain, lui qui n'était qu'une moitié de bête, insignifiante et conquérante, qui aurait dû rester dans sa forêt sauvage. Aucun Quartz ne lui avait jamais parlé, auparavant. Et ces mots si humains lui avait transpercé le cœur. Puis la carapace avait agi, une fois de plus. Les Quartz étaient des Glauques, et aucun ne méritait qu'elle se détourne de la voie qui était tout tracée pour elle.

Mais la voie s'effondre. Lentement, insidieusement, pernicieusement. Les sentiments l'infectent, et son cœur commence à battre, enfin. Elle réalise à présent qu'elle ne contrôle pas tout. Mais jamais elle n'arrivera à comprendre qu'elle n'est pas que cette fille froide et pédante ; jamais elle ne se rendra compte qu'elle peut être autre chose. Être elle.

Pourtant, malgré tout, la jeune fille est tout sauf méchante. Elle a même des amis, et peut se montrer d'une extrême gentillesse. Car après tout, être entourée ne la dérange en aucun point, puisque ses projets ne la concernent qu'elle. Si parfois, elle se rembrunit facilement et peut vite prendre la mouche, elle peut aussi rire et moquer avec beaucoup d'humour des autres. Lorsqu'elle prend la peine de sortir de sa carapace, qui la poursuit en permanence et plane comme une ombre sombre au-dessus de sa tête, l'image qu'elle offre au monde peut être bien éloignée de celle qu'elle imagine.

▷ prénom/pseudo : clémence/everdeen. ▷ âge : seize ans. ▷ t'habites où ? là où il fait chaud .o. ▷ comment as-tu découvert le forum ? suis-je obligée de répondre ? 8D ▷ ce que tu en penses : pfff, mais il est nul voyons. ▷ présence : 4 ou 5 sur 7. ▷ un dernier mot ? PB