▷ Eloysia sait clairement se défendre, que ce soit avec son esprit, ses dons ou bien même avec l'aide d'une épée. ▷ elle ausculte les gens d'une manière assez profonde, comme si elle essayait de lire à travers votre esprit. C'est ce qu'elle essaie de faire d'ailleurs. ▷ elle observe d'autant plus les hommes armuriers, car elle aurait toujours voulu pouvoir porter une armure. ▷ eloysia mange énormément de fruits, qui sont en quelque sorte son dada. ▷ elle est bien entendu très intelligente et cultivée. ▷ il n'est pas rare de la voir dans la grande bibliothèque car elle adore y passer son temps. ▷ elle est complètement accroc à son don particulier de jouer avec l'esprit des gens. ▷ elle est très douée dans son rôle de mage si bien qu'elle a souvent été approché par de grande famille et des gouverneurs. ▷ son point faible est son cou, détail pour les hommes. ▷elle fronce souvent les sourcils lorsqu'elle est contrariée.
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« Vous n'avez pas le droit! C'est complètement injuste! » J'affrontais mon père et ma mère du regard, une première pour moi. J'étais du genre à écouter tout ce que mes parents me disaient et cela depuis mon plus jeune âge. J'étais docile, mais surtout parce que j'avais toujours vu mon père comme un modèle parfait à atteindre. Il était un grand mage de la ville et contrairement à d'autres, il était aimé et effectuait les bonnes choses. Il m'avait montré les arcanes à mon plus jeune âge et c'est pour cette façon que j'étais aussi douée aujourd'hui. Désormais, lui et mère m'obligeaient à marier une autre Perle, pour les biens de la famille me répétaient-ils.
« Eloysia Rivoir, arrête ça tout de suite! » Son esprit percuta le mien et je fus tellement sonnée que je me ramassai au sol en moins de deux. Ça m'apprendra jouer avec les esprits des autres, surtout les gens plus forts que vous. Pourtant, rare était les fois où j'utilisais mon pouvoir pour mon bien. J'aurais pu être de celles qui jouaient avec les esprits des gens pour obtenir tout ce qu'elle voulait, mais j'agissais toujours pour le bien commun. Je me rappelle de la première fois où une once de don a traversé mon être tout entier. Je devais avoir dix ans, soit quatre ans après le début des enseignements des arcanes.
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« Rends-le-moi! » Je regardais furtivement deux jeunes enfants se battre pour un jouet dans cette après-midi de rencontre entre grandes familles avec si peu d'intérêt au départ. Apparemment, l'interpellé avait volé le jouet à l'autre et après rapide constatation, je devais me rendre à l'évidence que l'esprit des hôtes de cette fête n'avait pas songé à laisser à leur disposition assez pour s'amuser. Je me levai de mon siège, laissant des conversations trop mondaines pour une fille de mon âge de côté et me rapprochai d'eux.
« Laisse-lui le jeu, tu n'en a pas besoin. » Le petit blondinet leva la tête vers moi, incrédule. C'est quand il croisa mon regard qu'il sembla se figer un instant, et après se retourner vers l'autre jeune enfant pour lui remettre le cheval de bois. Jouer avec les esprits devient quelque chose d'affreusement attirant, surtout quand on commence à mêler envie personnelle et ancienne promesse qu'on se fait
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J'avais toujours cru que le libre arbitre était la chose la plus importante qui existait sur terre. Pourtant, j'essayais de garder cette ancienne promesse que je m'étais faite, celle de ne jamais me servir de mes dons pour mon propre intérêt. J'avais pu développer mes dons à l'école des aspirants et m’apercevoir par ailleurs que mes pouvoirs ne pouvaient plus être retenus. J'adorais cette école, parce que j'appris littéralement comment fonctionnait la magie et je rencontrai bien des gens. J'ai terminé mes études l'année dernière et désormais j'ai de plus en plus d'intérêts de la part des grands personnages de la ville. Pourtant, je sais absolument qu'est-ce qu'ils attendent de moi et je ne pourrais pas m'y attarder étant donné ma promesse. Mais là, ce que mes parents me demandaient ne faisait pas partie de mes croyances. Me marier avec un homme que je ne connais pas, même si je l'avais déjà vu plusieurs fois étant donné l'importance de nos familles. Je finis par me relever et partie de la demeure en grande furie. Je devais le voir, l'affronter. Complètement certaine qu'il était l'oeuvre du maître dans toute cette histoire. Je l'avais déjà observé bien des fois, surtout depuis qu'il revêtait son armure. J'étais profondément jalouse, si bien que je lui en avais fait parfois voir de toutes les couleurs.
« Liyam! » Il était dans la cour ouverte des armuriers. Il avait l'air plus que surpris de se faire interpeller de la sorte alors qu'il était en train de s'entraîner avec d'autres armures.
« Dis-moi que tu ne vas pas accepter cette offre! » Je le jaugeais comme j'avais tant l'habitude de le faire pour déstabiliser les autres. Il semblait chercher ses mots, apparemment soit il ne savait pas ce que je parlais, soit il n'avait pas dans l'idée de refuser l'offre.
« Rejoins-moi ce soir à 22h à la rampe! ».
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Il était presque 22 heures, mais moi j'étais sur la rampe depuis je ne sais combien de minutes déjà. J'étais tellement stressée à l'idée de ce que j'allais faire, mais je voyais tout ça pour une bonne cause. J'allais jouer avec le libre arbitre d'une personne, mais simplement pour qu'il aille totalement possession de ses décisions. Bon, c'était jouer avec les mots, je vous en conviens, mais je ne pouvais pas accepter qu'on impose une telle décision à un homme. Le pire dans tout ça, c'était que ça me servait à moi-même en quelque sorte, alors je semblais cracher sur tous mes engagements. Les yeux fermés, j'entendis soudain des pas se rapprochant de moi et je me retournai vivement, prête à attaquer quiconque. Bien entendu, ce n'était nulle autre que Liyam Taalin, qui avait vraiment l'air de se demander ce qu'il faisait ici.
« Dis moi que ce n'était pas ton idée! » Exortais-je, aussitôt. Si c'était son idée, je serais encore bien loin d'écouter le libre arbitre alors j'espérais sincèrement que c'était ce que mes parents m'avaient dévoilé; un simple mariage de convenance.
« Non. C'est une idée de mes parents. » Je laissai échapper un long soupire de soulagement, mais me rendit simplement compte que c'était temps pour moi d'agir.
« Parfait. Alors, écoute-moi bien et je suis désolée d'avance de ce que je vais faire. » Je fronçai les sourcils et il en fit tout autant, mais je ne lui laissai pas la chance de me couper.
« Tu vas devoir refuser l'offre de mariage.Ce n'est pas vrai que je vais laisser quelqu'un décidé pour moi. Pour toi. » Mes prunelles dans les siennes, je savais déjà que mes paroles faisaient leur chemin. Je m'étais attendue à une quelconque bataille de sa part, mais je trouvais drôlement étrange qu'il se laisse pénétrer l'esprit aussi facilement.
« Tu peux leur dire ce que tu veux, que tu as essayé et que j'ai résisté. Que je ne t'intéressais pas, que je résistais. Ça m'importe peu. Tu dois mettre fin à cette entente. » Je lâchai enfin ses prunelles et remarquai que mon souffle était irrégulier. Bon sang, pour quelqu'un qui se laissait faire, je ne comprenais pas pourquoi j'étais autant retournée. Je le laissai aussitôt en plan, me dirigeant à la maison. Et c'est seulement là que je compris pourquoi. J'avais fait une erreur quelque part, j'en étais certaine. Même si je ne pouvais obliger quelqu'un à décider pour moi, une parcelle de mon être m'avait crié de ne pas l'envouter. Peut-être parce qu'il souhaitait tout simplement trouver quelque chose que je n'avais pas encore remarqué?