▷ il a la vilaine manie de se retrouver dans des situations extrêmes. Il aime les sensations fortes et se fourre toujours en pleine gueule du danger. ▷ Hiyèl a l'habitude de ne porter sur lui que le strict minimum. Étant pauvre, il exècre la luxure. Il n'est donc pas frivole et se contente d'un pantalon et d'une tunique de lin qu'il enlève lorsque le soleil luit dans le ciel. ▷ il lui arrive de provoquer des hommes dans la rue, juste pour le plaisir du combat. Il n'abandonne jamais ses prises même s'il en ressort dans un piteux état. ▷ il vole de temps en temps les plus riches, c'est-à-dire les Perles, les gros Commerçants, les Robes. ▷ il n'a pas peur de la mort. De toute façon, il ne perdra rien qu'il puisse regretter s'il quitte le monde. ▷ il quitte souvent son nid familial et s'absente deux ou trois jours, sans véritable motif. Ses parents ne s'en inquiètent pas forcément. Ils ont confiance en leur fils. ▷ il porte souvent sa main dans les cheveux et les secoue quand il n'a rien d'autre à faire. ▷ il n'a pas peur de sortir la nuit dans les sombres ruelles d'AnkNor. ▷ il est claustrophobe, c'est-à-dire qu'il ne supporte pas les endroits exigües et fermés. ▷ il est fasciné par le feu. Il croit que c'est une des matières les plus magnifiques, les plus extraordinaires.

▷ prénom/pseudo : on m’appelle Lou la plupart du temps, mais aussi Louise, Ezé ou louison (mon pseudo sur bazzart). ▷ âge : j’ai 18 ans, bientôt 19 ▷ t'habites où ? en France, dans 94 wesh ! ▷ comment as-tu découvert le forum ? bazzart mon meilleur ami pour la vie ▷ ce que tu en penses : c’est moche et ça pue. C’est tellement nul que j’me suis inscrite. ▷ présence : j’suis une geek ▷ un dernier mot ? j’aime la mousse au chocolat.

▷ La nuit touchait son apogée. Aussi sombre que l'encre griffonnée sur un parchemin, elle englobait la ville d'ankNor dans toute sa gloire. On ne pouvait voir distinctement à plus de cinq mètres. L'heure parfaite pour se faufiler à l'extérieur de l'enceinte et rejoindre le quartier des Cendres... les gardes n'y verraient que du feu, leur esprit embrumé par l'alcool ingurgité le soir même. Les bars les accueillent toujours très chaleureusement, sachant qu'ils dépenseront leurs pièces pour quelques pintes de boissons. La gorge bien assainie, ils s'en vont effectuer leur garde autour des monuments grandiloquent de la cité. S'ensuit alors une longue et ennuyeuse attente. Parfois, ils attrapent des chenapans qui riaient et chantaient bruyamment des paroles crues. La plupart du temps, le silence les embaume jusqu'au petit matin. Ce soir, peut-être somnolaient-ils déjà, appuyés contre leur lance. En tout cas, c'est ce qu'espérait ardemment une vieille femme à la peau ridée. L'âge avait usé ses traits et la moindre lueur la rendait monstrueuse. Mais, pour l'instant, elle restait cacher dans la pénombre et sous son capuchon noir. Immobile, elle n'osait faire un geste, de peur d'être repérée. Sa mission était plus qu'importante, elle était primordiale. Du moins, elle l'était pour sa maîtresse. Une jeune Robe. La vieille maugréa. Cette jeune et si belle fille, cette perle qu'elle avait tant chérie, venait tout juste d'accoucher. Sa réputation ne lui permettait pas de garder l'enfant, même s'il était le fruit d'un amour certain. Peut-être que, plus tard, elle pourra mettre au monde un bébé sans se cacher aux yeux de la citadelle. Pour l'instant, il en était hors de question et le nouveau-né devait être séparé de sa mère. Dès la grossesse, on avait préconisé une maladie à long terme afin de mettre la jeune femme à l’abri des regards et des ragots. Pas question de tout foutre en l'air maintenant! La vieille se redressa soudainement. Son faible ouïe venait de percevoir un sifflement à travers l'épaisse brume. Ses yeux confirmèrent ses pensées. Un petit homme apparut à ses côtés. Il portait quelque chose dans ses bras, quelque chose de fragile. La vieille esquissa un sourire et tendit les bras. Elle prit délicatement le paquet. Dès qu'elle le serra en son sein, une lamentation étouffée se dégagea du tissu. « Chut... » Dit-elle en écartant les plis. Un visage de bébé apparut dans l'encadrement et se contenta de sourire naïvement. Elle se tourna vers le passeur. « Dis à notre maîtresse que tout est en ordre. Je serais prudente. » Hochement de la tête. « Surtout, laisse-le bien visible, histoire qu'il ne meurt pas dans les prochaines heures. » La vieille acquiesça avec conviction. Elle tenait que cet enfant grandisse et découvre le monde. Si elle n'était pas si âgée, elle l'aurait pris comme fils. Elle l'aurait chéri et il ne manquerait de rien. Mais elle ne se sentait pas d'attaque à élever un bambin. Ainsi partit-elle pour le quartier des Cendres afin de déposer le paquet devant une porte d'habitants respectables.

▷ « Sale gosse! » Mes pieds décollent du sol dans un nuage de poussière. Je ferme les yeux l'instant d'un millième de seconde. Un frisson nait dans le creux de mes reins et remonte désagréablement l'échine jusqu'à atteindre ma nuque. La chute est longue. Peut-être périlleuse... mais avais-je véritablement le choix ? Le vol est puni à AnkNor et je n'ai aucune envie de passer au tribunal, voire à la hache pour le misérable Quartz que je suis. Mes pensées sont stoppées par une douleur accrue et piquante qui se répand de mes talons jusqu'à ma tête. La terre ferme semble inébranlable et mes os s'entrechoquent à son contact. J'ai la mauvaise impression d'être écrasé comme un vulgaire pantin. Le paysage tourne autour de moi et je dois cligner plusieurs fois des yeux pour recouvrir une bonne vue. Mon ouïe en fait de même. « Voleur! Attrapez-le! » Je sursaute de surprise. Le marchand s'est arrêté du haut de sa boutique, mais appelle le peuple à me punir à sa place. L'adrénaline coule à flot dans mes veines. Je remets en place fébrilement mon capuchon et me hisse debout avec toute la force de mes cuisses. Puis, sans qu'une seule remarques ne germent dans mon esprit, je cours. Le vent me soulève les cheveux et je sens des ailes me pousser aux omoplates. Je veux m'envoler loin de ce quartier. Je veux fuir loin de ces gros commerçants et de ces soldats enragés. Je continue alors, même si mes pieds nus se frotte au gravier et mes muscles réclament abandon. Je lutte, je serre les dents et fonce. Déjà, les éclats de voix se muent en soupir étouffé. Plus que quelques mètres et je pourrais me faufiler entre les baraques afin de cacher ma trace. Je connais par cœur mon quartier, celui des Quartz. J'y ai vécu toute ma vie et je suis prêts à y vivre le reste de mes jours. Je l'aime et je l'aimerai toujours. Il fait ma fierté. Il représente ma classe social. Et, pour rien au monde, je ne cracherai sur ce que je suis. Ils ont beau nous méprisé, nous accusé... je leur tiendrai tête.
L'odeur habituelle des ruelles me monte au nez. Je ralentis alors le pas. Je suis arrivé. Ma respiration saccadée transperce le fin tissu qui couvre le bas de mon visage. Je l'arrache avec fougue et le laisse tomber par terre. Je n'en ai plus besoin, à présent que j'ai échappé à mes bourreaux. Je souris dans une grimace moqueuse. Pour rien au monde, je n'arrêterai mon petit jeu... j'aime les emmerder, voir leur visage bouffi décomposer par la fureur et l'impuissance. Je lâche un ricanement sarcastique. « Psst. Alors t'as quelque chose ? » Je me tourne vers l'echo de voix qui m'est parvenu. Un jeune homme me fait face. Èliôz qu'il s'appelle. Je le connais depuis longtemps. Il faut dire que nous nous ressemblons assez. Nous aimons tous deux l'aventure. Je hoche la tête en signe d'affirmative et m'approche de lui. A son niveau, je sors le fruit de ma poche et la dépose dans la paume tendue de mon ami. Sa peau est rugueuse et orange. On croirait toucher l'écorce d'un arbre. Ce qui est le plus extraordinaire, c'est son parfum. Il vous titille les narines, mais sa saveur sucré n'en est nullement réduite. « Tu vas en faire quoi Èliôz ? » J'étais curieux, certes, mais je me suis pratiquement foulé les deux chevilles pour voler l'orange. J'avais tous les droits de connaitre son sort. « Je sais pas... je crois que je vais la garder sur une étagère, chez moi. Je l'utiliserai qu'en extrême urgence. » Je hoche la tête. Cela me paraissait une bonne idée. J'avoue que j'aurais eu mal au cœur s'il l'aurait gobé. « Merci Hiyèl. T'es sûr que tu veux pas la prendre ? On l'aura à tour de rôle comme ça. » L'envie de la prendre pour moi seul m'a déjà effleuré l'esprit. Mais, j'avais promis de la lui donner. Je déglutis et recule afin de m'éloigner de ce fruit tentant. « Elle est entièrement à toi. » Je ferme ses doigts sur le trésor, à contrecœur. Je relève la tête et je sens une main puissante me prendre derrière la nuque et m'attirer contre un visage. Eliôz est sans aucun doute le garçon le plus impulsif et le plus brusque que j'ai jamais rencontré. Ses lèvres viennent se plaquer violemment sur les miennes et forcent déjà la traversée de ma bouche. Je fronce les sourcils et résiste à l’assaut. Ses dents me lacèrent la chair, alors je le pousse contre le mur d'une baraque. J'humecte mes blessures du bout de la langue. « T'es chiant Eliôz. » Il hausse les épaules et réplique par un sourire malsain et provocateur. Ilsait que je ne peux résister à ces offres. Chaque fois qu'il m'ouvre ses portes, je m'y engouffre. C'est ainsi depuis un bon moment et ça ne choque personne. Nous sommes nés dans une libéralisme sexuel étonnant par rapport aux autres habitants de AnkNor. Car, nos ancêtres, les Glauques ne faisaient aucune différence entre les espèces animales. Maintenant, cette notion à quelque peu évoluer. Elle s'est modernisée. C'est pour cela que je n'ai aucune honte à montrer mon affection pour Eliôz et pour d'autres jeunes hommes. Je n'ai jamais eu de relations très sérieuses. Je n'en veux pas. Hors de question. J'aime ma liberté et l'amour emprisonne quiconque lui confie son cœur. Il faut aimer bien sûr, mais à petites doses. Je me plaque contre Eliôz. Mon bas ventre est en feu. Il est affamé et souffre de désir. Mes doigts explore le buste de mon ami de longue date. « Je t'aime Hiyèl. » Il l'a murmuré comme un aveux, comme s'il s'engageait dans une impasse dangereuse. Il n'a pas tord. J'ai délaissé toutes celles et ceux qui m'ont confessé leur profonde affection pour moi. « Moi aussi. » C'est vrai. Même si je ne m'attache pas, Eliôz est mon ami. « Tu resteras toujours avec moi, promis ? » Je pince des lèvres et me retire de son étreinte. « Non, c'est impossible. » Je me détache de lui assez brusquement et m'enfonce dans les ténèbres d'une ruelle.

▷ Les gonds grincent sous le poids de la porte que j'entrouvre. Je reste indifférent, ce bruit m'étant habituel depuis ma naissance ici. Je n'ose pas un regard vers les murs de la pièce. Je n'ai plus rien à contempler. Cette maison me colle à la peau depuis bien trop longtemps. J'ai du m'en séparer quelque temps. « Dis-lui et tu ne le reverras plus. » La voix de mon père transcende toute la pièce. « Que dois-tu me dire maman ? » Je la nomme toujours ainsi. C'est peut-être perçu comme puérile, mais je ne peux m'en empêcher. Cette femme m'a tout donné et m'a presque tout appris. C'est avec elle que je restais, dans les champs, et non aux côtés de mon père. Celui-ci est bien trop autoritaire pour que je puisse l’affectionner autant que ma mère. « Rien mon chéri. » Elle baisse la tête, un sourire hypocrite à la bouche, et se reporte sur son travail. Je fronce les sourcil et une bouffée de colère nait dans le creux de ma poitrine. Je n'aime qu'on me mente, qu'on me prenne pour un idiot de première. « J'ai dis : qu'y a-t-il de bien important que je sache. Et me prenez pas pour un con. » L'insulte les a stimulé. Ma mère hésite férocement à présent. Elle n'a jamais été la reine de la discrétion. « C'est un sujet que nous voulions aborder depuis longtemps Hiyèl. Mais ton père refusait. » Je me tourne vers mon paternel, l'interrogeant du regard. Il se renfrogne et grogne dans sa barbe. Ce comportement a le don de me faire marrer. « Vas-y, dîtes-le moi. Je promets de ne pas m'enfuir. Qu'est-ce que j'ai fais ? Une connerie ? On nous réclame de l'argent ? » J'entends un petit rire étouffé dans la direction de ma mère. « Mais non Hiyèl. Ne t'inquiète pas. C'est à propos de tes origines. Tu n'es pas un véritable Quartz. » Regard« Tu ne le sera jamais de toute façon. Moi-même je n'en suis pas un vrai. » « Tu es un Perle. » je secoue nerveusement la tête. Un Perle. Ce mot résonne et s'amplifie. Un Perle. Un Perle. Un Perle. Je m'en étoufferai presque. Non, je ne veux pas être un Perle. Je ne voudrai jamais en être un. Je suis un Quartz. Un vrai. Comme mon père "adoptif". Comme mon père tout court. C'est lui qui m'a élevé, moi le bâtard de deux goulus Perles.