▷ prénom/pseudo : Rebecca/gone. ▷ âge : dix-sept ans ▷ t'habites où ? quelque part sous la mer ▷ comment as-tu découvert le forum ? par Bazzart ▷ ce que tu en penses : OUI OUI OUUUI un forum sur Pierre Botteroooo ! ▷ présence : avec le bac qui approche, ce sera peu, mais dès les vacances je serais là 7j/7 ! ▷ un dernier mot ? vive les sushi !

▷ Alors que beaucoup de jeunes Perles aimaient à se rendre dans la ville Cendre pour découvrir de nouvelles choses, Linaëwen ne les accompagnaient jamais. En effet, à sa première escapade, elle s'est retrouvée prise en porte à faux dans une bagarre entre un Quartz et un Cendre, le premier étant mort sous ses yeux. Depuis, elle ne s'est rendue dans la ville basse qu'en cas d'extrême nécessité, traumatisée par cette expérience. ▷ Son premier objectif a toujours été de décrocher la robe de Gouvernant, peu attirée qu'elle était par la robe d'Historien. Depuis petite, elle travaillait d'arrache pied dans ce but, décrochant toujours les meilleures notes, ayant un comportement exemplaire. Peu avant la cérémonie de la lune, son père tenta de la dissuader de demander l'une des robes les plus prisées. Sûre de sa réussite, elle ne l'écouta pas. ▷ Ce n'est que parce qu'elle a fait chanter l'un des jurés recrutant ce soir là que Linaëwen s'est risquée à demander la robe dont elle avait toujours rêvé. Même après des nombreuses années de travail acharné, elle est persuadée que ce n'est que grâce à ce secret qu'elle a pu concrétiser son but. ▷ Linaëwen a un frère jumeau, Grimald. Ils n'auraient pas pu être plus différents l'un de l'autre, la première étant posée et réflechie, le second étant maladroit et presque hyperactif. ▷ Malgré leurs différences, Linaëwen admire et aime son grand frère, le considérant comme la concrétisation de tout ce qu'elle aurait voulu faire de sa vie. ▷ Lorsqu'elle n'est pas bien, Linaëwen va se défouler en s'essayant à la chasse aux alentours AnkNor, même si elle est loin d'être douée. La jeune Perle n'a jamais été un très grande sportive. ▷ trop obnubilée par sa réussite en tant qu'Aspirante, Linaëwen n'a jamais vraiment songé au sexe opposé. Cela n'a pas vraiment changé depuis qu'elle a endossé la robe, comme si son joli minois ne suffisait pas. ▷ La jeune Perle n'est pas très spirituelle et n'a jamais prié de toute sa courte vie, même si sa mère est fortement croyante. Elle n'attend aucune aide de la déesse et a toujours tout fait seule. ▷ Lorsque Linaëwen veut quelque chose, malheur à celui qui se mettra entre la jeune femme et son but. Elle n'est pas méchante, sûrement pas : elle ne recule simplement devant rien pour atteindre ses objectifs. Si vous êtes partie intégrante de son plan, attendez vous à vous sentir comme une marionnette entre ses petits doigts.

Linaëwen a vingt-deux ans et lorsqu'elle monte les escaliers qui mènent à la ville Perle, elle compte les marches comme quand elle en avait dix. Une, deux, trois, quatre, cinq. Il y a de ces traditions qui sont immuables, figées dans la roche. Alors qu'elle se rend chez elle - elle se reprend vite et secoue la tête, ses cheveux blonds voletant autour de sa jolie tête bien faite - chez ses parents, il lui semble que cette après midi est celle d'une chaude journée passée a l'école des aspirants. Elle s'attend presque à revoir Grimald souffler et suer derrière elle, peut être même à s’emmêler les pieds et tomber. Elle se retourne, un peu essoufflée, mais son frère n'est pas là. Six, sept, huit, neuf, dix. La jeune femme sourit en songeant que, comme à son habitude, il sera en retard pour le premier repas de famille depuis des siècles. Sans doute entrain de vagabonder avec son ami, il arriverait crotté des pieds à la tête devant un père catastrophé et une mère qui aurait du mal à cacher son amusement. Il se confondrait en excuses, et l'incident serait vite oublié. Elle sourit à cette pensée. « Linaëwen ! », l'interpelle une voix. Elle la reconnaît comme étant celle de son petit frère de treize ans, Elwë. La jeune femme fait mine de ne pas l'entendre, accélérant le pas. Vingt, vingt-et-un, vingt-deux, vingt-trois. Sans cesser de compter, elle monte les marches en courant. C'est une chose qu'elle a fait des centaines de fois au moins, mais déjà son souffle est court. Les traditions sont immuables, mais elles se perdent vite. Cinquante, cinquante-trois... heu cinquante-deux, cinquante-trois. Linaëwen a perdu le compte. Le souffle aussi. Elle s'arrête.
Elwë la rejoint en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, avec ses treize ans et toute la fraicheur qu'il a acquis en empruntant cet escalier une fois par jour depuis son entrée à l'école des aspirants. Il semble avoir grandit depuis la dernière fois où elle l'a vu... deux semaines, peut-être un peu plus ? « Ça fait deux mois, Lina. » Il lit dans ses pensées et son ton est plein de reproches. « Déjà ? Je pensais que ça faisait moins, c'est dingue comme le temps passe vite quand tu ne me traine pas dans les pattes ! » Linaëwen sourit, et son Elwë semble se forcer. « Allez, je vais devoir te supporter pendant tout le week-end ! Maintenant que tu es presque aussi grand que moi, tu te dois de me porter, je suis épuisée. » « C'est d'être Gouvernante. Tu t'empâtes. » Il dit ça en souriant, mais Linaëwen sent que c'est pour lui une corde sensible. La jeune femme sait que cette discussion est présente à chaque repas, que son nom est sur les lèvres de ses parents en permanence, que la donne de la famille est changée à tout jamais. Cent, cent-un, cent-deux, cent-trois compte son petit frère, et elle le suit en pensées.

Depuis toute petite, son rêve avait été d'être admise à l'école des Gouvernants lorsque son tour serait arrivé, et elle n'en avait pas démordu : au départ mal accueillie par ses parents, qui pensaient devoir perpétrer la tradition des historiens à travers leur lignée, elle avait travaillé si fort que son rêve semblait si près qu'elle pouvait le toucher des doigts. Pourtant, malgré cela, son père n'avait pas démordu : elle ne devait sous aucun prétexte demander une autre robe qu'Historienne. Très vite, elle comprit, sans que son père n'ait besoin de le dire à voix haute ; si elle demandait Gouvernante, elle se brûlerait les ailes parce qu'elle n'était pas de la bonne famille, pas parce qu'elle n'était pas assez intelligente. Cette vérité lui parut si injuste qu'elle ne fit que renforcer son désir de briser la tradition. Deux cent, deux cent un, deux cent trois, deux cent quatre.
« Tu n'auras pas cette Robe. » avait dit l'un de ses professeurs. La trentaine, les cheveux roux caractéristiques d'une cité voisine, c'était un Gouvernant de profession. Ils se retrouvaient parfois après les cours, et elle trouvait en lui un conseiller avisé. « Pourquoi ? » Sa voix était tremblante, ses yeux brillants. « Parce que tu sera Historienne, comme ton père, comme ta mère et comme tous tes ancêtres avant. » C'était une promesse, un aveu à peine voilé. « Vous pourriez m'appuyer, non ? » Il l'avait regardé, signifiant clairement qu'il ne le pouvait pas, ou ne le voulait pas. Elle était partie en courant, des larmes dans les yeux.
« Il se passe un truc avec ton prof, non ? » Cette phrase avait eu l'effet d'une bombe. Assise a la terrasse d'un glacier, son amie était passée du coq à l'âne et la scrutait maintenant d'un air inquisiteur. « Non. » Linaëwen n'avait même pas essayé d'argumenter, et avait pris une cuillerée de sa glace avant de soupirer. Son amie l'avait regardé, avait souri et était passée à autre chose. Mais l'idée avait germé.
« Demain je demanderais la robe de Gouvernante. » il l'avait regardé dans les yeux, et avait ouvert la bouche. « Vous allez m'appuyer. » l'avait-elle coupé. « Vous savez pourquoi ? Parce que sinon je dis à tout le monde que nous avons eu une aventure. Vous pourriez tout y perdre. » il n'avait rien dit, et rien n'avait filtré de ses émotions. « Tu sera une bonne Gouvernante, je pense. » avait-il dit après un silence. Sans un autre mot, elle s'était levée et était partie sans se retourner, les yeux embués.
Le lendemain, elle avait eu sa Robe.

« Tu m'écoutes, Lina ? » mille deux cent, mille deux cent un « Désolée Elwë, je pensais à quelque chose d'autre, tu disais quoi ? » Sourire contrit. Arrivés en haut des escaliers, elle l'enlaça. Elle retournait chez elle, et tenterait de retrouver le temps d'un week-end l'innocence.