▷ Les livres et lui, c'est un symbiose incroyable. Il lit énormément, sur tous les sujets, se réfère à eux toujours. Il a très certainement lu plus de livres que plusieurs Perles. C’est un être curieux, assoiffé de connaissances et qui n’hésite pas à les retransmettre. Il ne cesse d’étonner ses parents et proches avec tout son savoir. ▷ Bien qu’il réfléchisse toujours avant d’agir, il est de nature plutôt influençable et se laisse entraîner malgré lui dans des aventures que ses parents n’approuveraient peut-être pas s’ils étaient au courant. Entre son copain Amandil, cet cendre voleur, et son grand frère Grimald qui a le don de s’attirer des ennuis pas possibles, on peut dire qu’il est servi. Mais il parvient souvent à leur échapper et lire un ou deux bouquins. ▷ C’est un Perle, mais il est loin d’être comme les autres de son genre, qui prennent souvent les autres de haut. C’est encore un garçon que les idées de suprématie n’ont pas encore corrompu.. pas tout à fait. Il ne juge pas avant de connaître. Ainsi, un Perle pourrait aussi bien être mauvais qu’un Cendre pourrait être le meilleur homme existant. ▷ Mais s’il est ouvert d’esprit sur les castes, sa notion du bien et du mal est très bien tranchée. Ainsi, il n’hésite pas à dire ce qu’il pense d’une action qu’il juge mauvaise. Il a parfois tendance à croire ses opinions plus valides que celles des autres, à cause de tous ces livres ingurgités. ▷ Il dort très peu la nuit, ayant le sommeil très léger. Il se promène alors dans la demeure, un peu à l’extérieur, lit ou va voir Amandil. ▷ Il se sent très proche de sa famille et les affectionne tous énormément, étant un jeune garçon, il n’a pas encore réellement coupé le cordon ombilical. ▷ Initié à la musique - ce noble art comme disent ses parents - depuis son enfance, il a développé un goût certain pour la chose. Il est d’ailleurs très doué au piano et au chant, mais rares sont ses prestations. ▷ Il ment très bien. Pas qu’il utilise de ce talent fréquemment, non, il préfère fois mille fois l’honnêteté aux mensonges, mais parfois, force lui est d’admettre que mentir peut être utile. ▷ Il a la conversation facile, c’est un vrai petit bavard. Il apprécie beaucoup parler avec les adultes, trouvant leurs conversations plus poussées et intéressantes que celles des gamins de son âge. Les plus âgés semblent aussi bien aimer discuter avec ce petit bonhomme. ▷ Il aime analyser les réactions des gens ou tout simplement regarder les gens dans leur environnement quotidien. Il essaye alors de comprendre la nature humaine dans toute sa complexité.

Elwë frappa discrètement à la porte de son père, dont le regard s’éclaira à l’aperçu de son fils benjamin. Il faut dire qu’il en était très fier : sage, intelligent, curieux, il lui ressemblait en tous points. C’était une joie de voir un enfant de dix ans se réjouir d’apprendre, surtout lorsque cet enfant était le vôtre. « Père, j’aurais besoin de votre aide pour obtenir un livre dans la bibliothèque.. j’ai bien peur qu’il soit trop haut pour moi. » Grandeur d’esprit n’égalait pas hauteur du corps ! Le patriarche suivit le gamin jusqu’à la grande bibliothèque de la maison. Nulle famille d’AnkNor - et du continent sans doute - n’aurait pu rivalisé avec celle-ci : immensément garnie sur tous les sujets inimaginables, des longues rangées hautes et profondes, chacun y trouvait son bonheur. C’était le résultat d’une longue descendance d’historiens réputés, les Silisna. Ils avaient réussi à se tailler une place de choix parmi l’élite, par leurs écrits majeurs sur les Anciens, des années auparavant. Le talent ne s’était pas perdu et les fils et filles avaient continué d’exceller dans le domaine historique. Et Elwë semblait bien parti pour poursuivre cette tradition, à la grande joie de ses parents. Il désigna le livre voulu à son père qui le prit, lut le titre avec étonnement. « Est-ce pour l’école ? » Le gamin nia de la tête : « Non, pour mon simple plaisir. N’a-t-il pas l’air palpitant ? » « Oh, mais il l’est, je peux te rassurer. » Le maître de la famille tendit l’épais bouquin au jeune, puis mit sa main sur son épaule. « Quand tu l’auras terminé, viens-me voir, nous en discuterons. » Elwë sourit franchement : rien n’égalait une leçon avec son père, ce fin connaisseur. Ces moments privilégiés avec son parent masculin le ravissaient à chaque fois, il avait une chance inouïe d’avoir un Historien pour père. Il buvait ses paroles à chaque fois, se faisait un honneur de tout mémoriser... Il le lirait à toute vitesse, ce livre, ça oui!

« N’as-tu pas des devoirs à faire, Elwë ? » s’enquit d’un ton sec mais rempli d’affection sa grande soeur, Linaëwen. Assise à son bureau, trois livres ouverts devant elle, un rouleau de parchemin à peine entamé; la fin de l’année scolaire approchait. Il haussa les épaules, s’engouffra dans la chambre de sa soeur : « Je les ai finis depuis longtemps. » « Mais moi, non. Pourquoi tu ne vas pas jouer dehors ? Il fait beau. » Il s’approcha de Linaëwen : ne pouvait-il pas rester un peu ici, avec elle ? Il aimait sa présence, il aimait la regarder - elle était si jolie ! -, il aimait lui parler pour entendre sa douce voix (bien qu’elle était parfois sèche, exaspérée par le gamin). Collant, Elwë ? Peut-être un peu. Affectionnant surtout. Disons plutôt qu’il avait besoin d’être souvent réconforté quant au fait de si les membres de sa famille l’aimaient. Car lui les aimait tous et c’est ce qui le poussait toujours à venir les déranger. Peu importe qu’ils soient occupés à faire un truc très important, il jugeait toujours qu’il avait la priorité. Et il l’obtenait souvent, car personne ne résistait très longtemps à sa bouille d’ange, même pas une grande soeur d’apparence froide. Linaëwen céda, prit son petit frère dans ses bras, lui ébouriffa les cheveux. « D’accord, mais pas longtemps ! Et sois tranquille. » Elwë sourit franchement, assura à son aînée qu’elle était la meilleure soeur au monde. Il se promena alors dans la chambre, comme à son habitude. Ne touche à rien, Elwë. Bien sûr. Il enfila un bracelet en cuir, se laissa tomber sur le lit. Elwë ! Petit sourire innocent. « Oui, soeur chérie ? » Elle secoua la tête, un fin sourire aux lèvres. Il se rapprocha d’elle et de son lieu de travail, jeta un coup d’oeil au parchemin, mais l’ensemble ne semblait pas palpitant, joua avec la flamme de la bougie. « Linaëwen, savais-tu que le feu devenait... » Elwë. Il lui accorda deux minutes de répit pour travailler un peu, puis se lança dans une longue explication sur le pourquoi des Cendres qui... Elwë, ça suffit ! Maintenant, tu sors d’ici, petit bavard. Il lui fit des yeux doux. « Je serais sage, promis ! » « Non, tu as eu ta chance. Tu me verras au souper. » Il fit une dernière tentative en l’enlaçant très fort, mais rien à faire. Linaëwen refusa cet assaut d’amour fraternel et le mit à la porte.

« Qu’est-ce que tu faisais ? Je t’attends depuis quinze minutes ! » Elwë balança un morceau de pain entamé à Amandil, son ami Cendre, qui s’étonna de cette nourriture. Le jeune Perle lui expliqua : « Mon reste de dîner. » Trop d’attention ! Et la prochaine fois, un morceau complet peut-être ? Non, mais ça va ! « C’était un reste qui serait allé à la poubelle... je ne vais tout même pas voler mes parents pour toi, ça irait plutôt à l’encontre de mes principes. » Hmf, merci en tout cas. Qu’est-ce qu’Elwë pouvait bien fabriquer avec ce pauvre Cendre, qui survivait en volant pommes et lait à droite et à gauche ? Le concerné-même se le demandait parfois. Malgré toutes les différences qui auraient eu raison de les séparer, les deux gamins s’entendaient à merveille... la plupart du temps. Difficile d’échapper longtemps à sa vraie nature, d’oublier l’autre réalité, de ne pas faire part de son opinion lorsque le désaccord se pointait. Elwë, du haut de ses treize ans, tenait souvent de transmettre ses valeurs à Amandil. Sans succès, mais il ne lâchera pas prise si facilement. Car il s’était attaché à ce drôle de petit bonhomme - d’ailleurs, il s’attachait à presque n’importe qui, mais Amandil, c’était particulier - et souhaiterait bien le voir revenir sur ce qu’il considère comme le droit chemin. Ils s’éloignèrent de la grande demeure des Silisna, en silence bien sûr. Cette relation était secrète et devait le rester. Pour aussi peu que les parents Silisna étaient instruits et ouverts d’esprit, Elwë doutait qu’ils approuvent cette amitié bien spéciale. En silence donc, ils entrèrent dans le village des Cendres. Ces visites ne cessaient d’épater le jeune Perle : il découvrait un nouveau monde, mettant alors de côté son éducation, qui aurait dû lui faire craindre ou répugner ces êtres pauvres, pour ressortir sa personnalité de curieux intellectuel. Parfois, dans un brave élan, il tentait une petite discussion, mais il était souvent un peu trop nerveux pour se permettre l’exercice. Il suivait alors docilement Amandil. Ce soir, ce dernier avait décidé qu’ils entreraient dans une petite taverne du coin. Déjà là, Elwë commença à angoisser. « Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. » « Mais si, allez. Pas longtemps. Ne me dis pas que tu as peur. » Elwë roula les yeux : il détestait qu’on mélange sagesse et prudence avec la peur. « Non. Je pense simplement que n’y avons pas notre place. » Amandil haussa les épaules, fit un pas vers la porte. « Attends-moi ici, alors. » Les mots magiques. Elwë aimait bien venir chez les Cendres, mais seul, il s’y sentait drôlement démuni. À contre-coeur, il entra avec Amandil, qui était tout sourire. Le Cendre se promenait à côté des hommes présents avec aisance et Elwë tenait de l’imiter, en vain. Il était mal à l’aise et même un aveugle l’aurait remarqué. « On y va. S’il te plaît » murmura-t-il après deux minutes de supplice. Son ami hocha la tête, fit demi-tour. Une fois dehors, il lui montra un petit sac en cuir qu’il secoua. Le bruit qui en provenait ne pouvait être qu’une chose : des pièces d’argent. Les yeux du Perle s’agrandirent d’étonnement : « T’es complètement dingue ! Et on s’était fait prendre !? Et puis, c’est vraiment pas bien ! Voyons, Amandil, tu ... » « Ça suffit, Mr Moralisateur. Je ne vais quand même pas aller le reporter, c’est là que les problèmes arriveraient pour vrai. » Elwë ne répondit pas, sa manière de reconnaître que son ami avait raison, mais qu’il était quand même en désaccord profond avec son geste. Allez, on s’en va. Ils firent quelques pas vers le grand arbre, celui sur lequel ils allaient souvent s’accoter et discuter de choses et d’autres. Puis, la porte de la taverne s’ouvrit violemment. Un grand Cendre - du moins, il leur paraissait grand et costaud du haut de leur petit mètre -, une petite barbichette en bonus, les pointa du doigt. « Vous ! Vous m’avez volé ma bourse ! » Oh oh oh. Elwë n’eut pas besoin d’attendre qu’Amandil lui crie : « Cours !! » avant de s’enfuir. Zizaguant dans les rues inconnues, se déplaçant uniquement sur des espaces sombres, il perdit rapidement la vue de son ami. L’angoisse monta alors en lui. Qu’allait-il devenir ? Il ne connaissait pas la ville Cendre ! Il ne connaissait personne ici ! Il n’aurait jamais dû suivre Amandil. Tout ça, c’était de sa faute ! C’était toujours de sa faute. S’il mourait ici, ça serait de sa faute. Il renifla le plus silencieusement possible. Où était son père quand il en avait besoin ? Et son frère, Grimald ? Bon, allez, calme-toi. Mais il n’y arrivait pas : il avait un tempérament beaucoup trop angoissé pour cela. Ce n’est que lorsqu’il aperçut au loin une demeure typiquement Perle qu’il reprit un peu d’espoir. Encore fallait-il qu’il se rende là-bas sans se faire attaquer ou manger... Il mit le cap vers la maison d’un pas très rapide, reniflant toujours et essuyant une larme qui avait eu l’audace de tomber. Arrivé à cette fameuse maison, il la reconnut aisément : elle appartenait à un de ses copains de classe (enfin, à ses parents, mais bref). Il n’avait plus qu’à continuer tout droit, puis à tourner à gauche, puis encore à droite.... Là, enfin, sa maison. Et à côté, Amandil. Son visage se durcit, il lui jeta un regard noir. « T’en as mis du temps ! » Il serra les poings, décida de l’ignorer et de passer devant son ancien ami. « Allez, Elwë, fais pas cette tête. C’était drôle, non ? » « Non. On aurait pu se faire prendre. Et j’ai failli me perdre ! Mais bien sûr, toi, tu t’en fiches ! Tu te fiches de tout ! » Il avait les yeux embués en repensant à la frousse qu’il avait eue. Mais il ne devait pas laisser ses émotions paraître devant Amandil, c’était des plans pour qu’il se moque de lui. « Je ne veux plus te revoir » souffla-t-il en s’avançant vers sa porte de maison. « C’est ça, va retrouver papa-maman, ton petit confort matériel et ton semblant de vie parfaite ! » cracha Amandil. Elwë ne lui jeta même pas un dernier regard avant de s’engouffrer chez lui.

Le lendemain, Elwë était perché sur la plus haute branche de leur arbre. Il attendait Amandil.

▷ prénom/pseudo : Citronbleu ▷ âge : 19 ▷ t'habites où ? Québec ▷ comment as-tu découvert le forum ? Bazzart :) ▷ ce que tu en penses : très joli, très intéressant ayant lu le livre dans ma tendre jeunesse lointaine j'ai jamais joué un si jeune personnage, mais j'ai pas su résister à Asa et je suis tout excitée ▷ présence : Je me connecte tous les jours et je RPir (super verbe) à tous les trois jours environ ▷ un dernier mot ?